WU-LYF, c’est ma grosse découverte de la semaine dernière, bien que leur album date d’il y a déjà quelques mois. J’avoue les avoir un peu snobé tant je tombais sur leur nom un peu partout. Faisant ce qu’on appelle « le buzz » depuis un moment à cause de leur refus constant de donner des interviews, gardant le mystère sur leur identité, et l’étrangeté de leur nom (signifiant « World Unite – Lucifer Youth Nation), mais aussi par la montée en sauce par les chroniqueurs amateurs et professionnels qui ne tarissaient pas d’éloges sur ce quatuor de Manchester (et là déjà, on se dit que la ville a vu sortir tellement de bons groupes qu’on est obligé de se poser la question). Les groupes encensés par la presse et les blogs me donnent envie de fuir en général, et je n’avais pas envie d’écouter ce truc qui suivrait probablement la même trajectoire que beaucoup d’autres depuis quelques années… une appréciation « hype » collée à leurs basques, l’instinct de la « next big thing » pour finalement avoir affaire à un groupe comme un autre, « marketé » et pourri jusqu’à la moelle. Après 18 mois d’attente et de débats enragés sur la toile, l’album voit enfin le jour.
Il faut dire que pour celui ci, je m’étais trompé. Entendu par hasard ce weekend, j’ai été tout de suite séduit par ces jeunes types dont les guitares rappellent aussi bien Explosions in the Sky que les géniaux Foals, fleuron du revival post-punk dansant. WU LYF cache de manifiques trésors dans son album intitulé « Go Tell Fire to the Mountain, et la voix éraillée de Ellery Roberts qui apporte beaucoup à ces sonorités que l’on connait maintenant très bien n’y est pas étrangère. Enregistré brut dans une chapelle abandonnée, l’album est cohérent et apporte ces moments ou la joie se teinte d’un appel à la révolte. Entre la beauté glacée de l’orgue et les envolées de guitares, des soupçons de clairs-obscurs, des impressions de fin du monde que l’on n’oublierait pas d’enterrer rapidos pour aller célébrer ça. Entre noirceur d’un constat et l’aveuglante promesse de la libération, on danse et on joue de la musique pour tenter de sortir de ces rues trop étroites…
Le groupe veille précieusement à ne pas perdre le contrôle de leur projet, qu’ils présentent comme « une organisation non-lucrative établie en 1998, sur les valeurs véritables et concrètes d’une jeunesse autonome ». Cette volonté de créer quelque chose et d’en diriger toutes les ficelles sous ce concept de révolte par la musique et la revendication d’une jeunesse et d’une libération éternelle, simple coup marketing ou véritable projet? L’idée est pourtant séduisante quand on sait qu’à leurs débuts, ils avaient distribués 900 bandanas blancs (qu’ils portent régulièrement en concert ou sur les photos) avec leurs vinyles, permettant ainsi à leurs détenteurs de venir les voir en concert gratuitement à vie… Sorte de club alternatif proposant la simplicité face au toujours plus, les WU LYF , en plus d’avoir le chic de pondre un album incroyable qui m’aura transporté de bout en bout, serait un véritable collectif comportant tout un tas de gens échangeant et développant leur créativité (musique, dessin, poésie, peinture, etc).
Il suffit d’écouter ces quelques morceaux pour vous ranger à mes côtés pour rejoindre l’armée pacifiste des Bisounours révoltés.
Titre d’ouverture : L.Y.F (Love You Forever)
Spitting Blood (clip réalisé par un fan)
We bros, et son refrain/hymne à déposer les armes et faire la fête (néo-hippies urbains les WU LYF?)