Il y a deux ans WU-LYF surgissait avec « Go Tell Fire to the Mountain », sidérant premier album qui nous avait tous bouleversés par sa force et son énergie brute.
Et puis pschitt ! Évaporés tous les espoirs. Le groupe se séparait en novembre 2012 en enterrant toutes les promesses qu’on avait faites à leur sujet.
Aussi, la nouvelle du premier titre en solo de Ellery James Roberts, le chanteur charismatique de Wu-Lyf, éveille instantanément un mélange de curiosité et de crainte et beaucoup d’interrogations. Va-t-il nous décevoir ? Est-ce qu’il aura les épaules assez larges pour essayer de reprendre l’héritage de Wu-Lyf ? Le veut-il d’ailleurs ?
« Kerou’s Lament » apporte une réponse claire et nette. E.J Roberts est un songwriter brillant et un chanteur exceptionnel. Moins riche instrumentalement que chez Wu-Lyf, cette émouvante chanson commence de manière assez minimaliste avec quelques arpèges à l’orgue et une boite à rythme assez lente. Puis c’est un long crescendo musical et surtout vocal. Les nappes des claviers deviennent majestueuses et cérémoniales. De son incroyable voix rocailleuse et puissante E.J Roberts prêche, supplie, pleure et se révolte. Véritable Joe Cocker version 2.0, il incarne un genre de crooner post-apocalyptique, jonglant musicalement entre la puissance et les émotions.
L’écoute de « Kerou’s Lament » hérisse les poils et bouleverse. Comme en juin 2011 quand nous découvrions les titres de « Go Tell Fire to the Mountain », dont elle s’avère une descendante crédible et fidèle.