C’est le premier de mes tubes de l’été : Sunshine par The Helmholtz Resonators.
Mais attention ! Si vous cherchez une friandise funk tropicale pour rythmer les jongles des footballeurs Brésiliens ou faire onduler les hanches de jolies filles en bikini sur des plages paradisiaques, passez tout de suite votre chemin.
Ici les footballeurs et les jolies filles se croisent en combinaisons d’astronautes dans un no mans’ land post apocalyptique où le soleil est noir.
Sunshine est un hymne à la dance et à l’indolence, mais sur un mode vénéneux et décalé. Il suinte de miasmes chimiques et de radioactivité. Lancée par une sirène de vaisseau galactique, la chanson monte petit à petit en puissance sur le dance-floor, avec une rythmique basse-batterie groovy et efficace. Supporté par des tourbillons de synthés vintage, le chant se fait en chorale à voix multiples. Celles de doux dingues et de surdosés en psychotropes, givrées et incantatoires. L’ambiance se situe entre Beta Band (le choeur d’ectoplasmes) et Hot Chip (l’électro-funk déviant).
On s’attendrait plutôt à localiser The Hemholtz Resonators dans une friche industrielle de la Ruhr ou un labo clandestin de Berlin. Mais en fait ils vivent à Londres, dans le quartier de Hackney. Leur nom à consonance Germanique a été emprunté à Hermann Von Helmholtz, physicien spécialiste du son dont ils ont découvert les travaux durant leurs études sur les sciences acoustiques à l’université.
Car ce sont des scientifiques ces jeunes gens ! Affublés de noms incroyables (Garland Vanderbilt, Chladni Plates, Van Damme Laudenkleer, Carlton Breezy, et Frithel Stock-Stone) ils sont loin d’être déguisés en cosmonautes. Ils arborent au contraire un look très classique, Victorien, excentrique, avec des cannes à pommeau, des chapeaux melons et même des moustaches.
Le groupe existe depuis 2008. Leur premier album Crystal Submarines est paru en 2011. Sunshine figure sur un nouveau single 2 titres.
Leurs influences revendiquées tournent autour de The Residents, The Kinks ou LCD Soundsystem. Et c’est une bonne représentation de leur démarche à la fois festive, résolument expérimentale mais tellement « so British ».
C’est Sex & Drugs & Rock n’Roll au pays des éprouvettes et des rats de laboratoires. Monty Python vs Bosch (Hieronymous le peintre ou les appareils electro-ménagers, comme vous voulez).