C’est l’inflation des superlatifs et des références pour ce groupe Américain qui est annoncé comme la « Révélation de l’automne » ou encore « Album de l’année 2011 » chez les Anglais. Ce qui surprend le plus, c’est le nombre de groupes à qui ils sont comparés par les rock-critiques : Sigur Ros, Godspeed You Black Emperor, Beirut, Midlake, Fleet Foxes, Sufjan Stevens et même Arcade Fire ou Radiohead ! N’en jetez plus …
Essayons d’y voir plus clair. Ils ne s’agit tout d’abord pas d’un groupe ultra branché de Brooklyn ou San Francisco. Ils sont cinq et viennent de Stillwater, Oklahoma, et Tamer Animals est leur deuxième album. L’ambiance est donc plutôt à l’Americana à poil long (chevelue et barbue) avec des chansons creusées dans une veine pop folk assez classique.
Mais le décollage au delà du plancher des vaches de l’Oklahoma est assuré par des orchestrations audacieuses et inspirées qui propulsent le groupe vers la voute céleste Ce sont des multi-instrumentistes qui unissent les guitares aux percussions, en passant par l’harmonium ou l’orgue, le violon, le violoncelle et une belle palette d’instruments à vent : trompette, cor, clarinette et même basson (ouf on a échappé au saxophone …). Du coup leur pop-folk devient symphonique, cristalline, aérienne, sans tomber dans le pompier ni la surcharge. Le chant de Jesse Tabish est humble, discret, presque en retrait derrière les hymnes intergalactiques de ses musiciens, produits à la façon d’une musique de film avec de grands espaces sonores, une amplitude impressionnante.
A écouter et réécouter, on finit par succomber à ce disque vraiment très beau, tout simplement.
Faut-il en faire un des disques de l’année ? C’est une autre histoire et il faudra juger dans quelques semaines quand on commencera à faire les bilans de 2011 …
Voici pour les découvrir « For 12 », mais je vous conseille aussi « Tamer animals », « Weather », « Woodwind » ou le délicat « Landforms ».