En 2009 débarquait Clues. Clues vient de Montréal. Et ce sont des fous.
Vous connaissez le label Constellation? Bien. Pour les retardataires, révisez votre google, vos godspeedyou black emperor! et autres Do Make Say Think peuvent eux rester au placard.
Grand admirateur du label, c’est avec un immense plaisir que j’ai pu découvrir une nouvelle dynamique dans le combat du label pour proposer une musique toujours plus honnête, sincère et libérée.
Dans Clues, on trouve Alden Prenner, du défunt groupe The Unicorns qui nous pondait des titres pop complètement barrés,et Brendan Reed, ancien membre d’Arcade Fire. Pourtant ils n’en sont que les initiateurs, le groupe reste ouvert à une géométrie variable puisqu’on retrouve pas moins de 10 noms crédités sur le disque, dont certains que nous connaissons bien, comme Efrim Menuck, et on retrouve un noyau dur qui vient solidifier le line up composé entre autres de Lisa Gambler et et Ben Border.
Si Clues se range dans un registre pop, c’est plutôt du côté d’une pop bricolée et sous psychotrope qu’il faut aller chercher, que de celui d’une musique crue, froide, déjà périmée, empalée au sommet de l’iceberg de la musique moderne et de masse, qui n’a plus rien à offrir que sa sonnerie de portable.
C’est lyrique comme un type qui tousse, bordélique comme ma chambre, mais mélodique et décomplexé comme un rire d’enfant (ces breaks, ces intros, ces la-la-laaaaa*)
Approach the Throne que je vous propose en début de post, est une folie heureuse, un débordement de joie échappé d’on ne sait où. Et on se met à courir avec le groupe sans même savoir où ils vont, juste parce que ça a l’air marrant de faire ça avec eux.
Si on devait toutefois choisir une chanson de ce disque pour essayer de trouver un des meilleurs morceaux de 2009, ce serait Ledmonton, où ces choeurs qui débarquent vous font hésiter entre l’ahurissement et la réjouissance, alors qu’au début tout commençait comme une jolie chanson à jouer au coin d’un feu, sur une bûche, avec des copains et du whisky. Une étincelle de génie pourrait bien tout faire cramer à des kilomètres à la ronde et on se marrerait tout autant.
(*Pari : combien d’entre vous demain fredonneront (en rêvant de le brailler) le cri de guerre païen que l’on entend dans Ledmonton?)