Chronique d’un disque condamné à l’avance. Ce quatrième album des Shins, le premier depuis cinq ans, apparait avec une chaine de boulets attachés à ses pieds : départ de plusieurs membres fondateurs du groupe (Dave Hernandez le bassiste, le clavier Marty Crandall et le batteur Jessy Sandoval), brillant succès du projet annexe de James Mercer avec Dangermouse au sein des formidables Broken Bells, matériel musical à base de vieux morceaux ressortis des placards du groupe, choix de faire évoluer l’indie pop à guitare des débuts vers une pop plus electronique et flamboyante, lassitude d’être l’éternel futur grand espoir du rock d’après demain …
Bref on attendait pas grand chose de « Port of Morrow » et …..
et …..
c’est finalement une belle réussite !!!
Ce nouvel album s’avère plutôt convaincant. L’influence de Broken Bells imprègne ce disque, avec des orchestrations plus digitales et synthétiques, mais c’est encore et toujours la voix de Mercer qui culmine, transcende et magnifie ces perles d’écriture pop. Jamais peur de se lâcher et de gravir les octaves vers des sommets mélodiques.
Dans ce genre d’aventure, la production est capitale. Greg Kurstin réussit des prouesses en trouvant le juste milieu entre la pop mainstream et FM façon au pire Chicago et au mieux Steely Dan, et des climats plus avant-gardistes à la Radiohead. Ce trait d’union entre facilité et audace, sucré et amer, délicatement élaboré au fil des morceaux, permet de profiter pleinement de la qualité d’écriture de James Mercer qui au final reste finalement le dépositaire et la clé de voute du groupe à lui tout seul.
« Port of morrow » est encensé par les critiques les plus exigeants d’habitude. « Best new music » par exemple chez Pitchfork.
A vous de vous faire une idée et d’écouter ce nouvel opus de The Shins, que nous vous faisons découvrir avec un grand plaisir dans notre MusicalBox.