Finalement de toutes ces nouveautés que nous vous chroniquons et vous faisons découvrir, qu’est ce qui va rester ? Quels seront les albums qui marqueront cette année 2012 et qui tiendront dans la durée ?
Difficile à deviner à l’avance. De ce début 2012, l’album de DJANGO DJANGO est sans doute l’évènement à retenir, LE disque à écouter si vous ne le connaissez pas.
Celui que je vous présente aujourd’hui figurera à l’évidence lui aussi dans les bilans de fin d’année. Retenez bien ce nom : ALABAMA SHAKES.
Ils se sont formé à Athens en Alabama en 2009, avec Brittany Howard, chanteuse et guitariste, Zac Cockrell à la basse et Steve Johnson à la batterie. Initialement c’était un groupe de reprises avec à leur repertoire Led Zeppelin, James Brown, Otis Redding ou AC/DC. Mais avec la rencontre et l’arrivée de Heath Fogg en deuxième guitare, ils se mettent à écrire leurs propres morceaux et c’est le succès instantané.
Dès leur premier EP « Alabama Shakes » en septembre 2011, ils déclenchent un torrent de compliments et d’estime. Ils sont signés par Rough Trade deux mois après et l’album « Boys and girls » qui vient de sortir est immédiatement acclamé aux quatre coins du monde !
Pourquoi un tel succès ? Alabama Shakes revient à la base et aux fondamentaux du rock : le blues, la soul. Pas celle de pacotille pour « faire un genre » original et branchouille. Une musique authentique, qui transpire de sincérité et déferle avec une force irrésistible. Le son est crade, quasi capturé live. La voix de Brittany tonne, hurle, miaule avec une puissance hors du commun, évoquant la rage et l’outrance d’une Beth Ditto (Gossip) ou d’une Lisa Kekaula (si vous vous souvenez des Bellrays), mais on pourrait aussi citer Aretha FRANKLIN avec en backing band Creedance Clearwater Revival. La musique est une fusion parfaitement dosée de country, de soul et de rock, un cocktail à la recette quasi impossible à réaliser d’habitude, mais qui ici fonctionne parfaitement.
En temps de crise (c’est un peu le cas en ce moment non ?) on assiste souvent au cours de l’histoire du rock soit à l’émergence de nouveaux styles musicaux (le punk en 1976, le rap en 1986, les raves dans les 90’s), soit au contraire à un refuge dans le confort de la musique du passé et de ses valeurs sûres que sont la qualité de l’écriture et la sincérité des sentiments, comme c’est le cas chez Alabama Shakes.
Nous tenons là assurément une des grandes révélations de l’année, et un disque qui pourrait bien passer à la postérité à son tour.