Vous connaissez l’expression « Qui aime bien châtie bien ».
C’est donc sans aucun remord que je sors aujourd’hui la machette pour tailler nos anciens chouchous de TWO DOOR CINEMA CLUB.
En 2009, dès leurs débuts sur le label Kitsuné, un an avant avant leur éclosion phénoménale, j’avais instantanément craqué sur « Something Good Can Work » en leur prédisant un avenir radieux.
Pour ceux qui vivent dans une caverne sans réseau de communication ni recepteur radio, rappelons qu’il s’agit d’un trio Nord-Irlandais : Sam Halliday (lead guitar), Alex Trimble (Chant, rhythm guitar, claviers) et Kevin Baird (basse), avec le renfort sur scène de Benjamin Thompson à la batterie. Leur premier album « Tourist History » est un des must de 2010 avec une collection impressionnante de tubes indie-pop. Le groupe enchaine les grands festivals de la planète rock dans les mois qui suivent et remporte une adhésion unanime à leur rock pop mélodique et festif, frais et sautillant. Ce qui est intéressant c’est qu’ils plaisent autant aux teenage girls hurlantes en pamoison aux premiers rangs qu’à leur vieux père vétéran du rock avachi au fond de la salle au bar devant sa bière. Grand succès donc et totalement mérité.
La découverte des nouveaux morceaux de leur deuxième album « Beacon » est donc un évènement attendu avec impatience. Mais hélas c’est une bien mauvaise surprise. Que leur est-il arrivé ? Comment on-ils pu se perdre en route ainsi ? Est-ce la « pression du deuxième disque » qui est toujours une épreuve de vérité, un genre de « quitte ou double » ? Ont-ils trop voulu faire évoluer leur style musical ou s’agit-il d’une volonté délibérée de ratisser un public plus large et commercial ? Toujours est-il qu’on ne retrouve plus nos chers Irlandais dans cette pop FM lourdingue, mièvre et grassouillette . C’est pourtant l’un des meilleurs producteurs du moment qui officie aux manettes : Jacknife Lee (U2, REM, ou Bloc Party parmi tant d’autres).
Un frêle espoir demeure encore car on ne connait pas tous les titres de « Beacon » et il y aura peut-être une divine surprise lors de sa sortie le 3 septembre prochain, mais pour l’instant, s’il faut se fier à ce premier single « Sleep Alone » il y a de quoi être pessimiste.
Ils ont déjà livrés leurs premières chansons pour des musiques de pub qui rapportent gros : une banque (« Something Good Can Work »), le loto (« What you know »), des opérateurs téléphoniques (« Something Good Can Work » et « Undercover Martyn »). Alors essayons d’imaginer quelle pub pourrait illustrer leur « Sleep alone » : lingerie féminine (ils semblent en rêver si on en croit le visuel du single) ? Ou ne serait-ce pas plutôt lessive ou dentifrice ? Voire produit WC … A vous de choisir !