Tiens ! Voici une revenante que l’on retrouve avec plaisir : Sarah Assbring a.k.a EL PERRO DEL MAR.
On l’avait découverte en 2006 avec un formidable premier album , l’éponyme « El Perro Del Mar » qui nous hante encore de sa pop acoustique, aérienne et envoutante, un mélange de douceur et d’amertume à l’équilibre parfait. A l’époque Sarah venait de se remettre d’une difficile dépression et l’écriture de cet album en était toute imprégnée.
Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et notre Suédoise convalescente s’est signalée à notre bon souvenir avec « From the Valley to the Stars » en 2008 et « Love Is Not Pop » en 2009, en évoluant vers une musique plus pop et moins torturée émotionnellement, passant de la guitare acoustique aux claviers.
Et c’est désormais la sortie de « Pale Fire », le quatrième album d’El Perro Del Mar le 12 novembre chez Memphis Industries. C’est un album très cohérent, qui s’écoute du début (le progressif et atmosphèrique « Pale Fire ») à la fin (le solennel et crépusculaire instrumental « Dark Night ») au gré de 10 titres. Sarah y renforce son enracinement dans la pop indie et la dance music élégante, avec toujours sa caractéristique de spleen à la couleur grise et mélancolique. On en retiendra le « baléarique » (spécialité scandinave depuis l’écurie Sincerily Yours) « Hold Off the Dawn », le rythme accrocheur tropicalo-synthétique du convaincant « I Carry the Fire », la bande son pour dancefloor glacial à la Fever Ray de « To the beat of a dying world », les plus climatiques et lents « Love Confusion » et « I was a boy ».
Mais notre préférence va au tubesque « Love in Vain », un « reggae polaire » catchy et ensorcelant, qui associe une basse ronde et claquante sur un tempo boiteux à une belle mélodie vocale triste. Irrésistible !
Et puis il y a le premier single extrait de l’album, le plus funky et chaleureux, qui ne reflète pas forcément l’ambiance générale de l’album, mais qui fait le plaisir d’entendre une Sarah revancharde et détendue : « Walk on by ».