Décidément le rock en langue Française n’aura jamais été autant à l’honneur dans TheMusicalBox ! Après la fraicheur de Granville que nous vous faisions découvrir il y a deux semaines, voici aujourd’hui la noirceur de FAUVE.
Il est bien difficile de passer à côté de ce groupe Parisien qui nous arrive en pleine tête, propulsé à vitesse supersonique par un raz de marée médiatique.
Leur plan de communication, inspiré de celui de Wu-Lyf il y a 2 ans a l’air bien ficelé : mystère savamment entretenu autour de la composition du groupe, visuel ésotérique et totémique (le symbole #), concerts rendus publiques par le bouche à oreille dans de trop petites salles avec file d’attente garantie interminable à l’entrée … Résultat : gros buzz réussi et leurs prestations live deviennent « the place to be ». Articles flatteurs dans Le Monde et Les Inrocks, alors qu’ils n’ont sorti aucun E.P. De nombreux labels les courtisent en vain pour essayer de les faire signer.
Un coup médiatique ? Certainement. Et pourtant, si on sintéresse uniquement à l’aspect musical de Fauve, ce qui est quand même le plus important, force est de reconnaitre qu’ils ont vraiment quelque chose de différent, de spécial. C’est une démarche originale dans le monde pop-rock français, avec une orientation musicale hors des sentiers trop fréquentés.
Alors qui sont-ils ? Un collectif de musiciens et vidéastes, à la composition mystérieuse. Mais après tout on s’en tape un peu. Voilà comment ils se présentent eux-mêmes :
La parution de « Kané » sur la compilation Kitsuné est l’occasion de décrypter la musique de Fauve.
Johanna Seban dans les Inrocks nous décrit judicieusement leur style comme « Florent Marchet qui chanterait sur Sonic Youth ». Analyse vraiment très pertinente : c’est une belle collision entre une écriture musicale sonique et minimaliste, dénudée et sensible, et des textes en Français, scandés en spoken word, écorchés vifs, cruels et sexuels. Donc on pourrait ajouter aux références à leur propos les mythiques Taxi Girl (R.I.P Daniel Darc aujourd’hui même, p….. de coïncidence), eux qui incarnaient parfaitement au début des années afterpunk à Paris ce mélange de pop mélodique avec des textes rebelles et cinglants de leur belle urgence. Fauve se place cependant d’un côté plus fragile, tendance « beautiful losers » romantiques, revendiquant un « droit à la faiblesse » et le rêve du « grand amour quel qu’il soit ».
Au total TheMusicalBox les accueille avec plaisir, convaincus que nous sommes par la force intense qui les habite et la magnificence de leurs arrangements musicaux, comme vous allez l’entendre sur « Kané », qu’on pourrait audacieusement situer à mi chemin entre Mathieu Boogaerts et Joy Division, ou entre Dominique A et Motorama.
Une déclaration d’amour « belle comme une planète », en leur souhaitant qu’elle puisse briller longtemps.