Depuis le temps qu’on espérait de leurs nouvelles ! YEAH YEAH YEAHS reviennent à la une de l’actualité avec un nouveau single « Sacrilege », annonciateur d’un album à paraitre le 16 Avril, intitulé « Mosquito ».
Nous sommes d’ardents fans de ce trio New Yorkais depuis leurs débuts en 2003 avec l’album « Fever To Tell », qui électrocutait de sa distorsion bruyante et tellurique la trop sage planète rock. Au fil des albums « Show Your Bones » en 2006 et surtout « It’s Blitz » en 2009, la sauvagerie initiale s’est diluée, glissant insidieusement vers un univers mêlant plus d’electro à la lourdeur des larsens. A un tel point que les dernières rumeurs annonçaient un nouveau disque résolument électro synthé.
Et bien ce n’est absolument pas le cas. Contrepied parfait que ce « Sacrilege » dans lequel la musique de Yeah Yeah Yeahs n’a jamais été aussi organique. Produit par David Sittek de TV on The Radio et Nick Launay, on entend Karen O chanter comme Janis Japlin ou une blues-soul sister des années 60. Et, en deuxième partie du morceau, apothéose ou cauchemar, c’est selon votre goût, apparait une chorale de gospel (24 choristes très précisément !) qui ne jurerait pas à Harlem ou dans « Sister Act ». Et là forcément, le rock-critique exigeant a tendance à froncer un peu les sourcils et surtout à sortir les boules quiès …
« Sacrilege » est sans aucun doute un tube potentiel d’une rare puissance sonique et vocale, mais il suscite aussi une inquiétude légitime de voir Yeah Yeah Yeahs basculer dans un stadium rock un peu trop pyrotechnique et chargé. Ce ne sera peut-être pas le cas avec les autres chansons de l’album. Nous avions par exemple nourri les mêmes craintes avec Foals et leur premier single « Inhaler », et au final leur album « Holy Fire » s’est avéré être une tuerie … Croisons donc les doigts pour Yeah Yeah Yeahs .
Leur chanteuse emblématique a mué de brune ténébreuse en blonde incendiaire et a quitté Los Angeles pour retrouver les fantômes de son passé à New York. C’est ce qui a permis d’enregistrer « Mosquito » sur place, dans un studio minuscule, avec la volonté pour Karen O, Nick Zimmer (guitare) et Brian Chase (Batterie) de renouer avec le son blues-afterpunk sauvage et la spontanéité de leurs débuts. Le disque a donc plutôt été réalisé dans des conditions lo-fi, avec des instruments déglingués et des voix déformées par la reverb. On attend aussi avec curiosité de pouvoir écouter « Nitrous batcave », titre produit par James Murphy (LCD Soundsystem) et auquel participe Dr Octagon (alias Kool Keith).
Mais pour tout cela il faut encore attendre quelques semaines et savoir se contenter de ce « Sacrilege » puissant et pyromane …