Une nouveauté importante de plus est annoncée pour les mois qui viennent : un nouvel album pour SIGUR ROS.
Les Islandais sortiront en effet « Kveikur », leur septième album le 17 juin, et pour nous faire patienter ont publié le single « Brennistein ».
On ne sait plus trop à quoi s’attendre avec Sigur Ros. Entre la pop délicate de « Takk » et « Með suð í eyrum við spilum endalaust » les 4ème et 5ème albums, ou les expérimentations ambient de « Valtari » le dernier disque, il y a un abime qui colle le vertige même aux esprits les plus aguerris musicalement. Le trio de Reykjavik avait pourtant su trouver l’équilibre parfait entre force et beauté, bruit et harmonie, lors de leur deuxième album, celui qui les avait révélés à la terre entière en 1999, le somptueux « Ágætis byrjun ».
Pour ce nouvel album, on assiste à de nombreux changements : nouvelle maison de disques (XL Recordings après leur départ de la major EMI), départ de leur clavier Kjartan Sveinsson, et surtout une métamorphose musicale. Fini l’ambient lente et planante, « Kveikur » est annoncé comme le plus sombre, le plus lourd et le plus agressif de leurs disques.
C’est bien ce qui ressort de l’écoute de « Brennisteinn » : magnifiquement mis en image par Andrew Huang. Dans cette vidéo, on y voit et entend la collision des éléments naturels (l’eau, le feu, les forces telluriques), caractéristique habituelle de Sigur Ros. La batterie de Orri Páll Dýrason est devenue lente et lourde, la basse de Georg Hólm tonne et gronde en annonçant l’apocalypse imminente. Le chant de Jónsi Birgisson n’a jamais été autant incantatoire, invoquant des divinités mystérieuses ou les Grands Anciens de Lovecraft.
C’est une épiphanie à la fois glaciale et torride, un rituel musical qui se place quelque part entre Ride et Radiohead ou entre Korn et My Bloody Valentine, autant dire dans un no man’s land hanté et bruyant, pour mieux déstabiliser et emporter l’auditeur. Ce qu’ils parviennent à faire magistralement, dans ce qui constitue une véritable pièce musicale, avec pendant 7 minutes des ralentissements ou des changements de tempo et de tonalité, qui déclenchent et escaladent des ponts merveilleux.
Vraiment un groupe pas comme les autres …