Quand B.Zistor fait du Vanke !
Ou quand TheMusicalBox se fâche …
Si les mélodies et les chansons pop ont régulièrement leur place dans nos colonnes, on a parfois envie de diffuser des morceaux moins faciles et plus expérimentaux. Vous comprendrez ce que je veux dire dans deux jours en découvrant la prochaine chronique de Vanke. Mais aujourd’hui c’est la même chose. Voici du très très lourd.
Gesaffelstein est Français. Mike Levy, de son vrai nom, est même Lyonnais. Mais attention : il ne faut pas chercher à retrouver chez lui les climats festifs et sucrés de la French Touch de Justice ou Daft Punk. Gesaffelstein nous kidnappe et nous emmène dans le monde de la techno. La vraie : froide glaciale, martiale, qui tabasse. Sa musique est instrumentale, jouée par des machines de science-fiction. On évoque un monde intersidéral qui se situerait entre Front 242 pour les moments forts de techno dure et robotique, et Art Of Noise pour les temps plus faibles, vaguement imprégnés de musique de cinéma.
Son premier album « Aleph » est sorti il y a quelques jours chez Bromance records, le label de son pote Brodinski.
Derrière ce physique de jeune premier ténébreux se cache un musicien exigeant, geek des machines et des sons, brillant et recherché (il a remixé Lana Del Rey et Kanye West), mais qui n’oublie pas pour autant la création mélodique et l’harmonie.
Ainsi dans « Hate Or Glory », morceau époustouflant qui accouple les robots de Kraftwerk au Hip-Hop futuriste de Prodigy dans un tube guerrier et industriel, hanté par des percussions électroniques qui résonnent comme des cris de corbeaux. Ceux de Nitzer Ebb et D.A.F il y a trente ans, plus que jamais renaissants tels de somptueux et redoutables phoenix.
Noir le phoenix. Et glacial.