Ce lundi est l’avant-dernier jour de l’année 2013 mais aussi du BEST OF THE BEST OF 2013.
(Je vous rappelle pour la dernière fois que ce classement est très sérieux. Il a été élaboré de manière méthodique, à partir des best of 2013 des meilleures publications rock mondiales qui constituent des références reconnues aux quatre coins de la planète : Rolling Stone, Spin et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Chartattack (Canada) et l’Australien Rip it Up).
Avant de découvrir demain le Disque de l’Année 2013, voici aujourd’hui son dauphin.
N° 2 : Kanye WEST : Yeesus (Def Jam)
Ce disque n’a pas vraiment été à la une de nos articles en 2013, mais nous sommes manifestement les seuls. Le 6 ème album de Kanye West est en effet classé dans tous les bilans de 2013, souvent dans les cinq premiers. Il est carrément Album de l’Année chez The Guardian et Spin, et sur le podium de Mondo Sonoro, NME, Rolling Stone, Clash, OOR et Pitchfork. C’est ce qui s’appelle une reconnaissance internationale !
« Yeesus » n’est pourtant pas un disque facile. Kanye West a mis au point pour cet album un hip hop froid, dur, à la fois futuriste et minimaliste, avec des textes sans concession. Son flow noir et politique se retrouve soutenu par une musique héritée du post-punk, de l’indu et du dubstep à la fois. Comme d’habitude il a su s’entourer de collaborateurs pertinents : les proches Skrillex, Kid Cudi, Franck Ocean, RZA, MC King L, Chief Keef et Odd Future, mais aussi James Blake et Justin Vernon. Quant à la production, très impressionnante dans sa volonté de soustraire et de parvenir à un minimalisme gratté jusqu’à l’os, Kanye West a fait appel à des experts en recherches soniques : Rick Rubin, Daft Punk, Gesaffelstein, Hudson Mohawke, Young Chop ou Evian Christ.
Le résultat est un ensemble très travaillé, à la fois opulent par ses featurings et épuré dans sa forme. L’art du teasing, du buzz et de la promo ont fait le reste à la sortie de l’album, installant confortablement « Yeesus » au rang des disques qui auront marqué l’année.
C’est aussi l’heure de la deuxième place du podium pour le ZISTOR TOP 10, mon classement personnel de l’année 2013.
N° 2 : ARCADE FIRE : Reflektor (Sonovox)
Pas de surprise. Ce choix est en accord avec le Best Of The Best Of. Vous verrez demain que ce n’est pas la même chose avec mon album de l’année, plus atypique.
Les Canadiens ont donc les honneurs de mon classement. Contrairement à certains, je n’ai pas de problème particulier avec « Reflektor » et son évolution vers la sphère de la dance-music. Au contraire, la capacité de savoir évoluer est plutôt un signe de qualité pour des musiciens. Un groupe qui referait inlassablement le même album fut-il couvert d’éloges finirait par sombrer au mieux dans l’ennui, au pire dans la médiocrité. Il n’est pas d’artiste majeur qui n’ait su se remettre en question et bâtir une œuvre enrichie par les changements et la progression.
C’est le cas avec Arcade Fire, qui a mis une touche de brillant et de couleur dans sa musique auparavant plus épique et sombre. mais il ne faut pas non plus exagérer : le groupe ne s’est quand même pas transformé en orchestre de bal ni en combo funk. D’autant que leur précédent répertoire contenait déjà des morceaux dans l’esprit de « Reflektor ». Réécoutez « Haïti » ou « Power Out » sur « Funeral » ou « Sprawl » sur « The Suburbs » et vous verrez qu’on n’est pas loin de « Afterlife » ou « When the Night Comes ».
Finalement ce qui a changé c’est surtout la production, avec James Murphy qui apporte sa palette musicale reconnaissable entre mille. Mais qui oserait s’en plaindre, tant ce musicien-producteur a marqué le rock de ses dix dernières années.
Bref : oui j’avoue adorer « Reflektor », sans honte ni regret. Je pense même qu’on écoutera plus dans vingt ans ce disque que « The Suburbs » ou « Neon Bible ».
Rendez vous en 2033 !
Et avant, rendez vous dès demain pour la révélation du Meilleur Album de l’Année et le récapitulatif du classement.