Quand on vous fait part de nos découvertes musicales, il faut bien reconnaitre qu’il n’existe aucune garantie qu’elles soient un jour couronnées de succès et qu’elles confirment les espoirs placés en elles.
Mais cette fois, avec Thumpers, il s’agissait d’une très bonne pioche.
Il y a tout juste un an, TheMusicalBox vous révelait avec enthousiasme l’existence de ce duo Londonien inclassable, talentueux et prometteur, à l’occasion de la sortie de leur deuxième single « Dancing’s done » : « On est épaté par les choeurs lyriques en chorales quasi religieuses qui flottent en apesanteur au dessus des syncopes et du bruit ».
Et en douze mois, cette intime conviction d’avoir dans notre boite à musique un groupe en devenir de grande qualité ne s’est jamais contredite. Les titres se sont succédé dans la play-list de Zistor Express au fil des parutions :
« Unkinder » :
« Sound Of Screams » :
Et maintenant, Thumpers publient (enfin) leur premier album « Galore ». Et c’est un grand bonheur. Il sortira le 11 février aux USA et seulement en mai en Europe (mais pourquoi si tard ?). Produit par l’excellent David Kosten (Bat For Lashes, Dog Is Dead, Everything Everything), il permet de faire le lien entre tous les premiers titres déjà connus, qui figurent sans exception sur le disque. C’est également l’occasion de découvrir de nouveaux morceaux qui reflètent une progression très réussie.
Derrière l’aspect chatoyant et exubérant de leur musique on perçoit la force d’une grande sincérité. Marcus Pepperell et John Hamson Jr sont de vrais amis d’enfance, qui se connaissent depuis l’âge de onze ans. Ils sont allés enregistrer « Galore » dans leur région d’origine le Warwickshire. C’est sans doute là bas qu’ils puisent l’âme et l’authenticité qui viennent donner de la consistance à leur style « chien fou ». On entend toujours chez eux des cavalcades funky et syncopées à la batterie, des nappes de claviers aériennes, des guitares cristallines, et des voix androgynes qui psalmodient des airs loufoques, mais le résultat produit s’avère terriblement pop et paré d’un classicisme en dehors du temps. On imagine Animal Collective accompagné par Foals, Peter Gabriel (le meilleur, celui de Genesis et « Games without Frontier ») jammant avec Friendly Fires ou un mix de Passion Pit et XTC …
Étonnante alliance entre une démarche expérimentale dans les rythmes ou les sons, et une volonté d’écrire des chansons gorgées d’émotions et illuminées par la beauté des mélodies.
Un grand disque.