La Hollande : voilà une destination musicale que TheMusicalBox n’a jamais explorée, si ma mémoire est bonne.
En découvrant il y a quelques mois l’electro entêtante de Say Yes Dog, on leur attribuait au hasard une identité Anglaise (leurs arrangements novateurs) ou Scandinave (leur coolitude détachée). Et bien finalement, ils se situent à mi-distance de nos deux hypothèses : à La Haye au Pays Bas !
Leur histoire est trompeuse : deux Berlinois Paul Rundel (basse) et Aaron Ahrends (claviers et chant) se rencontrent dans le prestigieux Conservatoire Royal de La Haye où ils étudient l’ingénierie du son. Ils sont rejoints par un batteur de la classe de jazz le Luxembourgeois Pascal Karier. Des conditions de rencontre qui dégagent un avant goût de snobisme et d’élitisme musical ? Pas du tout. C’est même tout à fait le contraire.
Say Yes Dog joue une musique très facile et d’apparence hyper simple, résolument orientée vers le public des clubs et le dance-floor. Mais ce qui nous séduit irrésistiblement chez eux, c’est la tristesse et la mélancolie qui imprègne leur electro pop. Les compos sont destinées à faire se remuer jambes et postérieurs dans tous les macumbas de la planète, mais les sentiments qui en émanent mettent aussi la larme à l’œil et hérissent le poil. C’est une ambiguïté qu’on a déjà appris à aimer chez New Order et Hot Chip et qu’on retrouve bien chez eux dans une expression plus zen et décontractée, sans afféterie.
On les a découverts l’été dernier avec leur premier E.P et aussitôt programmés régulièrement dans le Zistor Express de notre radio program du soir avec ce titre : Get It.
Et c’est maintenant A Friend qui commence à apparaitre dans les play-lists des radios et faire le buzz en ce printemps 2014. Une chanson plus organique dans laquelle des échantillons de sons trouvés sont ajoutés à une base plutôt électronique. Des boucles d’arpèges de synthé tournent sur une rythmique très festive, presque ska, pendant que Aaron Ahrends déplore de sa belle voix mélancolique et chaleureuse l’absence d’un ami alors qu’il en a le plus besoin.
Une étrange manière de célébrer son cafard en dansant. On adore.