C’est un retour qui suscite un grand plaisir chez tous les anciens combattants du rock du début des années 90 : JAMES revient parmi nous !
Depuis bien longtemps, on n’attendait plus rien de ce groupe étincelant du siècle dernier et la nouvelle semble incroyable. James va publier le 2 juin son treizième album baptisé La Petite Mort. Et pour patienter jusque là le groupe vient de diffuser Frozen Britain, premier single extrait du disque.
Ouvrons notre cahier d’Histoire du rock à la lettre J pour réviser ce grand classique qu’est James. Le groupe apparait à la fin des années 80 à Manchester, concurrence locale aux Smiths de Morrisey dont ils avaient d’ailleurs assuré la première partie pour la tournée Meat Is Murder en 1985. Malgré de multiples galères financières, d’abus de substances illicites, de trop nombreux changements de musiciens et même d’endoctrinement dans une secte, les Mancuniens finissent par rencontrer un réel succès. Sur scène d’abord, où ils parviennent toujours à se transcender et à bonifier leurs chansons par rapport aux enregistrements studio, dopés par la présence solaire du charismatique chanteur Tim Booth. Et également sur disque, avec notamment l’ébouriffant troisième album Gold Mother, paru en 1990 en pleine émergence de la scène Madchester, à laquelle ils seront associés assez rapidement. C’est l’époque de Sit Down, Come Home et How Was It For You, qui deviennent de véritables hymnes de légende, perles de pop fragile, bourrées d’émotion et de ferveur incandescente.
Ils confirment ensuite leur talent avec un autre album en 1992, l’excellent Seven, et puis c’est une lente descente aux fond des oubliettes, précipitée par les départs des uns et les projets expérimentaux des autres. A part She’s a star en 1997 sur l’album Whiplash, plus grand chose à signaler. C’est la séparation du groupe en 2001.
Après six longues années de silence, James se reforme en 2007 pour une série de concerts prestigieux, et enchaine avec un album en 2008, l’anonyme Hey Ma, puis deux E.P en 2010 The Night Before et the Morning After.
La Petite Mort est donc le premier album de James depuis quatre ans. Il a été écrit et enregistré durant ces deux dernières années entre Londres, L’Ecosse, Lisbonne, Athènes et bien entendu leur hometown de Manchester. La production est assurée par Max Dingel (The Killers, Muse, White Lies). Les compositions de Tim Booth ont été très marquées par le drame personnel de la disparition de sa mère. L’album contient dix titres, déjà testés pour la plupart sur les scènes de leur dernière tournée : Walk Like You, Curse Curse, Moving On, Gone Baby Gone, Frozen Britain, Interrogation, Bitter Virtue, All In My Mind, Quicken The Dead et All I’m Saying.
La bonne surprise, c’est que Frozen Britain, première piste rendue publique, sonne plutôt agréablement. Production classieuse, arrangements parfaitement équilibrés sans aucun superflu ni excès de gras ou d’effet pyrotechnique, et toujours la voix inimitable de Tim Booth, lyrique aérienne et audacieuse, il n’en fallait pas plus pour succomber sous le charme de ces vieux amis de vingt cinq ans, toujours fidèles au poste.
TheMusicalBox leur ouvre grand ses portes, avec reconnaissance.