Marika Hackman est une jeune femme à laquelle on commence à s’attacher fortement.
La première rencontre sonore date d’il y a un an environ, par l’intermédiaire de Bath Is Black. Ce titre provenait du mini album That Iron Taste, produit par Charlie Andrew (Alt-J), deuxième disque de Marika Hackman après le Free Covers E.P paru en janvier 2013.
Rien de révolutionnaire dans l’univers musical folk et paisible de cette jeune songwriter (22 ans). On perçoit beaucoup de simplicité, de dénuement, dans les arpèges de guitare et les notes de claviers crépusculaires. Mais surtout on découvre une voix magnifique, à la maturité étonnante d’une Suzanne Vega ou Nico, et d’une douceur moelleuse et sucrée. Coup de foudre immédiat.
Après des mois d’écoute, on craignait de se lasser ou d’être déçu par les chansons ultérieures de l’Anglaise (elle est née dans le Hampshire). Mais la suite fut une bonne surprise : non seulement les nouveaux morceaux n’ont pas déçu, mais en plus ils marquent une jolie progression vers un niveau supérieur. Ecoutez Cinnamon, paru sur le Sugar Blind E.P en décembre dernier. Marika place divinement sa voix et laisse libre cours à son chant qui se répand dans l’espace avec détermination et délicatesse. Elle joue seule de tous les instruments depuis la batterie jusqu’à la guitare, en passant par la basse et le piano. L’orchestration est plus sophistiquée tout en parvenant à préserver son côté humble et discret. Syd Barrett croise Chan Marshall (Cat Power).
Même mon acolyte Vanke cède sous le charme et la programme régulièrement à son tour dans son Maxiton Sound.
Aujourd’hui, l’histoire continue. Marika Hackman publie Deep Green.
Annoncée par les percussions tribales d’une messe noire au fin fond de la forêt, la chanson s’illumine avec l’apparition de la voix de Marika, à la fois spatiale et très proche, qui associe un écho cristallin à un timbre de girl next door. Le résultat est tantôt très lointain avec un côté ésotérique et tantôt super proche avec l’impression qu’elle murmure à notre oreille. Et en tout cas la formule magique fonctionne à merveille et séduit vraiment.
Marika Hackman est en train de passer du statut de toute jeune nu-folk singer à celui de reine céleste de notre printemps.