C’est la première grosse pointure musicale à dégainer en 2014. Il était temps ! Après une incroyable année 2013 si fertile en grands disques on commençait à désespérer …
The Black Keys annoncent leur prochain album, baptisé Turn Blue, le 13 mai. Et pour nous faire patienter jusque là ils diffusent un premier extrait : Fever.
On a sévèrement usé le CD de El Camino, disque majeur de l’année 2011, écouté en boucle à l’époque, et qui même deux ans après n’a pas pris une ride de ringardise. Pour s’en convaincre il suffit de réécouter Nova Baby, Sister ou le célébrissime Lonely Boy. Le succès planétaire de ce septième album, disque de platine sur tous les continents, a propulsé le groupe en tête d’affiche de tous les plus grands festivals mondiaux et les a installés parmi les groupes essentiels d’aujourd’hui.
C’est un résultat finalement assez surprenant car Dan Auerbach et Patrick Carney sont restés adeptes d’une démarche sans compromis. Ils continuent de jouer en duo batterie guitare un fond musical qui est surtout du blues de Nashville mijoté avec des ingrédients plus modernes.
Comme El Camino, Turn Blue est produit par Danger Mouse et a été enregistré à Los Angeles, dans le Michigan et à Nashville. Et comme le précédent, c’est un disque composé et construit d’une manière intuitive et spontanée, selon l’humeur du moment, directement en studio. De nombreux éléments de la musique U.S de ces trente dernières années s’y retrouvent broyés, digérés et recyclés : le blues du delta, le funk, les bandes originales de films policiers, la country, la pop west-coast des 70’s, le rock sudiste de Creedence Clearwater Revival ou même des chansons d’amour pop british façon Beatles ou Kinks.
Avec Fever on a affaire à une chanson résolument pop. Sur une base pratiquement electro se développe ce qui constitue un véritable tube, avec le petit gimmick qui tue à l’orgue 70’s, les vocaux entêtants de falsetto de Dan Auerbach, et l’embrasement final du morceau dans un beau phasing très 60’s.
Rien à redire à cette démonstration magistrale. Juste attendre la parution de l’album en comptant les jours qui restent …
Et si vous voulez vous marrer un peu, voici le trailer de l’album, loufoque et glauque à souhait, digne d’un cauchemar dans un film de David Lynch.