Ce n’est pas la bande son idéale pour faire la sieste dans le hamac. Strand Of Oaks appartient plutôt à la catégorie des incendiaires du son. Et c’est tant mieux ! Voilà un concentré d’énergie pour secouer la torpeur estivale.
Strand Of Oaks est encore un exemple de nom derrière lequel se cache un musicien tout seul. En l’occurrence Timothy Showalter, natif de l’Indiana et basé à Philadelphie. Heal est son quatrième album, paru chez Dead Oceans, et s’avère un bon disque de rock. Et c’est une surprise venant d’un artiste qui nous avait plutôt habitué à de l’indie-folk nombriliste.
Pour Heal, Strand Of Oaks durci le ton et se met au rock électrique et sauvage en incorporant une ambiance au parfum 90’s, sous l’influence de guitares jouées avec la puissance grunge de Dinosaur Jr. On y distingue aussi des claviers vintage et cheaps qui apportent une note déjantée à laquelle il ne nous avait pas habitué.
Cet album oscille sans prendre parti entre l’énergie brute de la colère et la nostalgie sombre de l’enfance. La haine et la honte. On perçoit le choc des guitares denses, agressives, confrontées à des vocaux et des textes plutôt émus et crépusculaires, poignants comme du Springsteen. Les instruments envoient un déluge sonore, mais dans le même temps la voix de Showalter est étonnamment triste et détachée, et raconte ses souvenirs d’enfance comme dans une thérapie.
Un contraste que l’on identifie clairement dans Goshen’97, l’hymne emblématique de Heal et son titre le plus fort, qui pourra être braillé par tous, aussi bien dans les stades que dans un café concert.