Un orage estival, une tornade soudaine. Un trop plein d’énergie qui se déverse brutalement pour secouer un mois d’aout maussade. C’est la sensation que provoque l’ écoute du nouvel album de Cymbals Eat Guitars.
Lose est le troisième L.P de ce redoutable quatuor de Staten Island, fondé en 2007, qui succède à Why There Are Mountains (2009) et Lenses Alien (2011). Attention toutefois de ne pas les confondre avec les Londoniens Cymbals, déjà chroniqués dans The Musical Box.
Leur nom étrange et surprenant provient en fait d’une phrase de Lou Reed définissant la musique du Velvet Underground par ces « Cymbals Eats Guitars ». Bien vu.
Disponible chez Barsuk Records le 26 aout, Lose est produit par le vétéran John Agnello (Sonic Youth, Kurt Vile, Dinosaur Jr). Warning est le troisième single mis en ligne après Jackson et Chambers.
Et c’est une tuerie… Gros riffs de guitare rythmique, refrains puissants et accrocheurs, ruptures de rythme, la vague déferle et emporte tout sur son passage, dans un tourbillon où résonne la classe détachée de Pavement et la flamboyance sonique de At The Drive In.
Après leurs deux premiers albums au psychédélisme allumé et parfois un peu compliqué, Cymbals Eat Guitars ont simplifié leur écriture en visant un style plus direct et accueillant. Il donne aux morceaux une ossature classique couplet/refrain à laquelle on n’était pas habitué avec eux. Mais on ne s’ennuie pas et dans un enchainement de titres jamais prévisibles, Joe D’Agostino sait nous embarquer avec sa voix lumineuse pleine de conviction dans ses histoires urbaines sordides ou ses légendes qui ont toutes pour cadre le New Jersey.
Sauvage et émouvant.