Faut-il parler d’un revival 90’s ? Après avoir ingurgité durant toutes les années 2000 et un peu au delà le grand retour en grâce des 80’s, il semble que ce soit désormais au tour des années 90 de devenir la grande source d’inspiration musicale des jeunes artistes actuels. Il faut admettre qu’on a souvent mis en lumière dans nos chroniques de 2014 des groupes qui réveillent sans complexe les fantômes du grunge, du gothique-rock ou du shoegaze.
C’est encore le cas avec Heat.
A la première écoute de ce quintet de Montreal, tout frais sorti de notre pépinière de découvertes avec un premier E.P, c’est un vrai festival de références qui nous viennent à l’esprit. Ride, Jesus And Mary Chain, The Go Betweens, Sonic Youth, The Strokes. Rien que ça !
Mais on est loin d’une banale resucée de ces inspirations du passé. Heat trouve immédiatement un style personnel, une version moderne et séduisante du « Rock à guitares ». On adore leur son, fruit d’une collaboration avec Adrian Popovich et Joseph Donovan qui ont enregistré le groupe dans leur cosy Mountain City Studio à Montreal. Les guitares sont monumentales, dans des ténèbres enfumées de reverb, transpercées par des éclairs de fuzz, illuminées par des gimmicks et des riffs qu’on mémorise instantanément. La section rythmique est humblement mixée en retrait, comme on l’entendait dans la première moitié des 60’s. Et culminant au dessus de l’ensemble, la voix irrésistible de Susil Sharma posséde le timbre rocailleux et l’attitude cool et nonchalante de Lou Reed et de Matt Johnson (rappelez vous de The The). Les mélodies sont parfaites dans leur dosage de sucre et d’amertume. C’est terriblement rock n’roll mais à la fois fragile et attachant.
Le clip de Rooms, le titre le plus emblématique est en ligne depuis quelques jours.
Et pour approfondir, voici l’ensemble de leur E.P disponible sur bandcamp. Prenez bien le temps d’ écouter les cinq pistes, car c’est un sans faute. Chacune mériterait de rentrer dans la play-list.