Est-il acceptable et cohérent d’inclure du funk dans la play-list de The Musical Box ?
Sans aucun doute. D’abord, parce que nous ne faisons que ce que nous voulons. Ensuite parce qu’un peu d’éclectisme ne peut que faire du bien. Et puis enfin parce que le funk, quand il est joué par LoneLady, devient une étrange créature post-industrielle qui brûle et glace à la fois, digne héritière de l’afterpunk des eighties autant qu’incarnation d’une modernité très récente. Et ça, c’est tout à fait l’esprit de notre boite à musique.
Notre Lone Lady s’appelle en fait Julie Ann Campbell, et on la suit depuis un bon bout de temps. Originaire de Manchester, c’est Warp qui l’a révélée en 2010 en publiant son premier album Nerve Up. L’occasion de découvrir à l’époque une chanteuse pleine de classe et d’originalité, interprétant ses dix chansons dans un esprit minimaliste, avec une ligne de batterie simple ornée de percussions sautillantes, et une rythmique de guitares pleines d’énergie et de tension. Un no-man’s land qui se situait quelque part entre les Buzzcocks et Throwing Muses.
Quatre ans après, revoilà la dame avec Groove It Out. Ce nouveau E.P s’avère une tuerie. La rythmique est vraiment funk et arrangée de percus, d’harmoniques et de gimmicks de guitares, évoquant le meilleur d’A Certain Ratio, d’ESG ou des Talking Heads. En plein dans la cible 1982/83 donc. Mais le morceau est aussi truffé de bidouillages électro et d’effets spéciaux beaucoup plus actuels. Julie Campbell chante de manière sexy et chaleureuse d’une manière qui n’est pas sans rappeler Ann Clarke (St Vincent).
Enregistré avec Bill Skibbe (The Kills, Austra, The Dead Weather) aux USA en janvier dernier, au beau milieu d’une vague de froid polaire, Groove It Out est véritablement le premier tube de l’hiver.
On peut donc l’affirmer haut et fort : OUI, il mérite sans problème de figurer dans notre play-list quotidienne.