C’est sans doute une des plus belles voix du moment. Megan James émet ses ondes vocales dans un registre inqualifiable. On ne parle plus d’alto ni de soprano, mais carrément d’un chant extraterrestre. Une voix à la fois de petite fille et de sirène enchanteresse.
On l’avait découverte et instantanément adorée avec Shrines le premier album de Purity Ring en 2012. Puis à nouveau saluée lors de sa collaboration avec Jon Hopkins à l’automne 2013 . Aux côtés de Corin Roddick, elle revient maintenant à la une de l’actualité avec le nouvel album de Purity Ring, Another Eternity prévu le 3 mars chez 4AD.
Le groupe a lui même enregistré les dix titres de l’album à Edmonton au Canada, dans les paysages industriels et glacés de leur ville de naissance. La nouveauté c’est qu’ils se sont réunis pour le concevoir ensemble, alors que pour Shrines ils vivaient l’un à Halifax et l’autre à Montreal et communiquaient à distance.
Another Eternity est donc différent et souligne une évolution du duo. Moins glacial et claustrophobe que leur précédent disque, il crée un paysage sonore plus panoramique et mélodique. Toujours discrètement corrigés par des filtres électroniques, les vocaux tissent des arabesques de mélodies nettement plus faciles d’accès, résolument pop. Les boucles rythmiques et de synthés sont plus lourdes, aux accents RnB, produites dans un son saturé. C’est surprenant au départ, mais la magie du duo fonctionne encore parfaitement et on retombe vite dans leurs sortilèges avec délices. Car derrière cette approche plus mainstream s’insinue toujours un côté sombre, une force obscure et maléfique qui fait toute la sophistication de Purity Ring.
Pas de doute : ces chansons sont toujours aussi enthousiasmantes. Les Canadiens parviennent à unifier la génération des fans de 4AD des années 80 (Cocteau Twins, Dead Can Dance) et ceux plus jeunes de James Blake ou FKA Twigs.
Le passé et le futur en somme.