C’est comme une sensation de déjà-vu. L’impression d’avoir déjà, à plusieurs reprises dans le passé ouvert nos chroniques à The Districts. Et bien non : ce n’est pas le cas. C’est le premier article de The Musical Box sur ce groupe, pourtant depuis longtemps dans notre viseur et invité régulier de nos multiples lecteurs de musique.
Pas de prétention à réaliser un scoop aujourd’hui donc. The Districts est un excellent groupe et beaucoup s’en sont déjà rendu compte. Ce n’est pas une raison pour omettre de vous écrire quelques mots sur ces quatre Américains, dont le talent prometteur annonce un grand succès à venir.
Ce qui capte immédiatement l’attention chez eux, c’est leur classicisme. Du rock à guitares, teinté de blues, d’Americana, avec ici une touche de slide-guitar et là un chant dans la lignée de Dylan ou Black Keys. Mais paradoxalement, ce rock classique est le fait de quatre garçons d’à peine 20 ans. Rob Grote (chant, guitare), Mark Larson (guitare), Conor Jacobus (basse) et Braden Lawrence (batterie) se sont réunis au lycée de Lititz, une petite ville près de Lancaster en Pennsylvanie. Ils se font remarquer dès leur premier album auto-produit en 2012, Telephone. C’est Fat Possum, label indépendant défricheur et audacieux basé au Mississipi, qui les signe début 2014. Ils sortent alors un E.P 5 titres qui nous les fait connaitre avec les excellents Funeral Beds et Rocking Chair. Et enfin dans quelques jours (le 10 février) va paraitre leur deuxième album, A Flourish and a Spoil, produit par John Congleton (St.Vincent, Cloud Nothing) et déjà un candidat sérieux pour le titre d’album de l’année ?
Certes ils n’ont que vingt ans, mais leur monde musical a été solidement bâti durant cinq longues années de vie artistique commune. Ils puisent dans cette unité une force d’une grande cohérence qui transparait dans leurs chansons et les rend irrésistibles. Le quatuor insuffle à son blues-rock une intensité et une énergie qui pourraient bien transformer la petite brise d’Americana pour initiés en une tempête de rock contemporain pour faire chavirer les stades. C’est du rock du siècle dernier, mais joué avec une rage adolescente neuve et moderne.
Leur progression est régulière et impressionnante, depuis Funeral Beds l’an passé et son folk rock beau et triste :
En passant par 4th and Robling, nettement plus speed et urbain, qu’on aurait pu entendre chez The Strokes ou Kings Of Leon.
Et maintenant voilà Peaches, à la densité et la richesse impressionnantes. Un hymne imparable et dévastateur, annonciateur d’un album qui va compter pour nous en 2015.
Et sûrement pas que pour nous …