Contrairement à ce que pourrait laisser croire son nom, Doe Paoro n’est ni une chanteuse Napolitaine, ni une diva de l’Italian Disco. C’est plutôt en Californie qu’il faut se rendre pour trouver cette chanteuse née à Syracuse dans l’état de New York et aujourd’hui basée à Los Angeles.
Quant à sa musique, vouloir la situer précisément s’avère une mission impossible. A mi-chemin entre méditation, caresse et souffle d’une brise légère, la pop dubstep qu’elle brode délicatement est un enchantement.
Ecoutez The Wind, son dernier titre, inspiré par la force inexorable de l’ouragan Sandy qui déferla sur New York à l’automne 2012. L’ambiance est grise et post-traumatique. Des arpèges fantomatiques joués au piano. Des cordes déchirantes. Et les voix de Doe Paoro et d’Adam Rhodes (un pote, co-auteur de la chanson) qui s’entremêlent dans un étrange ballet mélodique et deviennent envoutantes. Les curieux rythmes RnB sont assurés par le duo de Chicago Supreme Cuts. La mise en son est parfaitement ciselée par l’orfèvre Justin Vernon de Bon Iver . L’impression de poésie mystique qui émane de cette chanson trouve aussi peut-être sa source au Tibet, dans le Lhamo, un genre musical ancestral pratiqué là-bas à laquelle l’Américaine s’est initiée au début de sa carrière, lors d’un voyage en Himalaya nourri par une émouvante quête spirituelle.
Pianiste, chanteuse et auteur-compositeur, elle a sorti en 2012 Slow To Love son premier album , qui, sans être un best-seller fut plutôt bien accueilli par la critique, révélant son talent à jouer avec la belle amplitude de sa voix comme avec les effets produits au vocoder.
Désormais signée sur Anti-Records, le label de Tom Waits, Calexico et The Antlers, elle devrait publier dans les mois qui viennent un nouvel album, dont The Wind est le séduisant éclaireur.
Une pop haut de gamme qui touche à la fois par sa simplicité et son côté mystérieux.