C’est la tradition de l’été dans The Musical Box . Les chroniques de rattrapage sont l’occasion pour nous de mettre à la une et dans la play-list des artistes importants dont on a zappé les disques au début de l’année.
Prenez Father John Misty. Son album I Love You Honeybear est sorti en février sans le moindre mot de notre part. Et pourtant il s’agit d’un des grands disques de 2015 et il figurera en bonne place dans les bilans de fin d’année. C’est une certitude.
Réparons cette injustice. Derrière Father John Misty s’abrite Josh Tillman, ex-batteur de Fleet Foxes. C’est donc en toute logique qu’on le retrouve à nouveau dans un répertoire folk, guitare à la main, pour interpréter des chansons écrites avec son cœur et ses tripes, dont beaucoup parlent d’histoires d’amour (qui on le sait finissent mal, en général). Mais si l’écrin musical de Tillman semble tout en douceur et tendresse, les textes eux narrent ses déboires avec un humour acerbe et une amertume cinglante. Des ricanements pleins de fiel et d’autodérision sincère autour de son propre mariage avec sa douce Emma.
Délicatement produits par Jonathan Wilson, les onze titres de l’album évoquent la pop crooner au piano d’Elton John (Bored In The Usa), la country ciselée des années 70 (Chateau Lobby #4), les Beatles ou Bob Dylan.
Notre préférence va à la magnifique pièce pop électronique True Affection. La paix, la poésie et l’harmonie imprègnent sa structure musicale, mais cette chanson déplore au fond la solitude et la froideur de la drague avec les nouvelles technologies… Pas si romantique qu’elle en a l’air.
I Love You Honeybear est sorti chez Bella Union en Europe et Sub Pop ailleurs. Vous avez tout l’été pour en découvrir les subtilités.