Suite de notre opération « Place Aux Jeunes » avec aujourd’hui Kagoule. Arrivé tout droit de Nottingham, ce trio de teenagers est certes plus âgé que la classe biberon de Pesky, mais ne dépasse pas non plus les vingt ans.
Formé depuis leurs quatorze ans, Kagoule vient de sortir le 21 aout Urth, debut-LP paru chez Earache Records. Le disque est carrément produit par Ross Orton, célèbre depuis son travail sur le monumental AM des Artic Monkeys. Le producteur a en effet été victime d’un coup de foudre instantané en les découvrant sur scène lors de la première partie de The Wytches à Sheffield.
Nés en 1995, ils sont trop jeunes pour avoir connu le son des 90’s. C’est pourtant cette période qui fournit le plus de références à l’écoute de leur musique. On y discerne le grunge de Dinosaur Jr et Mudhoney, l’exigence sauvage de Fugazi et Nirvana, les envolées soniques de Smashing Pumpkins ou des Pixies.
La formule en trio colle parfaitement à leur approche musicale. Les étonnantes lignes de guitare de Cai Burns sculptent une trame dense, psychédélique et ténébreuse, à coups de fuzz et reverb, parfait écrin pour le chant de la bassiste Lucy Hatter, à la fois doux et incantatoire, entêtant. Et derrière tout ça rebondissent les soubresauts de la batterie de Laurence English, au jeu non conventionnel et intuitif, surprenant par ses contrepieds.
C’est très réussi. Le choc du son et de l’émotion d’une voix. Des couleurs sonores déjà entendues mille fois mais retravaillées ici de manière inédite et puissante. Les grands médias rock ne s’y sont d’ailleurs pas trompé et, depuis les colonnes Anglaises du NME et du Guardian jusqu’aux pages Américaines de Rolling Stone, les compliments tombent sur les épaules du jeune trio.
En espérant qu’elles restent assez solides pour porter tous ces espoirs placés en eux…