Les groupes de plus de vingt ans d’âge ne courent pas les rues. Et si on cherche parmi eux, ceux qui sont parvenus à préserver leur qualité artistique durant toutes ces années , ils se comptent alors sur les doigts d’une main !
Low est de ceux-là. 22 ans de carrière. Depuis leurs débuts à Duluth, Minesotta, Alan Sparhawk et Mimi Parker (rejoints en 2007 par l’actuel bassiste Steve Garrington) ont donné le jour à dix albums. Leurs chansons n’ont jamais vraiment rencontré le succès du grand public, mais elles ont bouleversé des cœurs et sauvé des vies. Dans un esprit d’exigence et d’indépendance, leur démarche artistique est souvent appelée « slowcore« . Une pop lente, post-rock, post-folk, ultra minimaliste, qui écorche le cuir de la peau et gratte jusqu’à l’os. Des morceaux sombres où la lumière ne brille jamais, voilée par le trop plein d’émotions et la fragilité dépressive d’Alan Sparhawk.
Ones And Sixes est le onzième album de Low. Et c’est un de leurs meilleurs !
On y perçoit un changement assez net avec l’utilisation d’instruments électroniques qui apportent une énergie rythmique inhabituelle. Les vieux fans historiques vont sans doute hurler à la lune. On ne peut pourtant que féliciter le trio de ne pas s’auto-parodier et d’essayer d’ajouter d’autres outils à sa palette sonore.
Le résultat est un très bel album, marqué par la noirceur, couleur du deuil pour Alan Sparhawk très touché par la perte récente de son père. Les arrangements sont râpeux, sans concession, et enveloppent d’un écrin gris les chansons pleines de la rage d’un song-writing visionnaire, angoissé, mais d’une honnêteté désarmante. Low nous fait passer en quelques minutes du rire aux larmes, du jour à la nuit, au fil de ses comptines en montagnes russes émotionnelles.
Le disque a été enregistré avec le producteur BJ Burton (Poliça, Sylvan Esso) dans le Wisconsin, au April Base Studios de Justin Vernon à Eau Claire.
Il est sorti chez Sub Pop depuis le 11 septembre … Forcément.