Drôle d’impression : en découvrant le Bitter Town de Inheaven, on jurerait entendre un groupe plutôt expérimenté, muri par un passé riche de plusieurs albums. Il y a chez eux une telle maturité artistique, une brillante maitrise d’un shoegaze-rock racé et puissant , un style de chant sûr, bien posé, à la voix marquée par les années.
Et pourtant ce n’est que le deuxième single d’un tout jeune groupe du Sud-Est de Londres ! C’est un sentiment déjà éprouvé, la surprise et l’admiration béate devant le talent et le professionnalisme des newbies Anglais.
Inheaven est un quartet : James Taylor (chant, guitare, synthés), Chloe Little (basse, chant), Jack McGruer (drums) et Jake (guitare). Leur premier single Regeneration date d’il y a 6 mois. Il est publié chez Cult Records, le label de Julian Casablancas des Strokes, devenu leur plus fervent supporter. Il faut dire qu’il existe une parenté lointaine avec les New Yorkais dans le punk-rock atmosphérique des Londoniens.
Sur ce titre on reconnait un peu de Strokes, de LCD Soundsystem, du early-U2, mais c’est surtout Jesus & The Mary Chain qui vient à l’esprit à leur propos. Même penchant pour les guitares crades et crépusculaires, pour les ambiances bilieuses et noires, et même façon de chanter grinçante et distanciée.
C’est particulièrement net sur le nouveau single Bitter Town. L’ambiance est très 80’s pour cette chanson idéale pour ressortir le perfecto de la malle du grenier. En plus des fantômes des frères Reid, on pense aux envolées de Echo & The Bunnymen et de façon plus générale à tout l’indie-rock de la fin du siècle dernier, dont la colère et la rage s’exprimaient alors dans un déluge de guitares. Le petit plus offert par Inheaven est leur habileté à placer des harmonies vocales au dessus du tumulte sonique, qui éclairent le grondement de la batterie et de la reverb, notamment la voix féminine de la blondinette Chloé Little qui adoucit et équilibre l’ensemble.
Bitter Town est un véritable hymne et annonce de probables lendemains qui chantent pour Inheaven.
Très prometteur…
Sortie le 30 Octobre chez Hometown Records.