Entre la justesse et le couac, entre l’agréable et l’inaudible, la différence tient parfois à peu de choses. Un quart de ton au dessus ou en dessous, une tessiture de voix qui déraille un peu et les conséquences peuvent s’avérer terribles.
Dans le cas de Holy Esque tout va bien. On est tout d’abord surpris par le chant atypique de Pat Hynes. Très particulier. Une voix de fausset qui semble décalée par rapport à la musique. Mais ça fini par passer et on s’habitue à ce timbre pas comme les autres qui vient se classer entre Feargal Sharkey des Undertones et Ian Astbury du Cult. Nasillard, mais habité. Joe Cocker en version indie. Il existe même dans ce chant une fêlure, une vibration qui le rendent intense et touchant. Et il émane des chansons de Holy Esque une impression plutôt inédite et troublante.
Il faut dire que derrière les vocaux la musique est très efficace, épique, intense, avec d’imposants arrangements de guitares, dont les riffs rappellent parfois les notes de cornemuses de Big Country . Une bonne raison à ça : Holy Esque viennent eux aussi d’Ecosse. C’est un quatuor de Glasgow qui joue depuis trois ans, avec en plus de l’étonnant Pat Hynes, le clavier et guitariste Keir Reid, Ralph McClure à la batterie et Hugo McGinley à la guitare. Ils ont publié leur premier E.P en 2012, produit par une légende de Glasgow, Kévin Burleigh ( Glasvegas,Simple Minds), conquis par l’énergie de leurs prestations scéniques.
S’en suivent plusieurs singles bien ficelés, tous très bien accueillis à leur sortie. Ce sera bientôt le tour de l’album, At Hope’s Ravine, produit par une autre sommité, le Danois Jon Schumann, plusieurs fois récompensé par des Awards en Scandinavie. L’album sortira le 16 fevrier 2016 sur le propre label du groupe, Beyond The Frequency. On retrouvera parmi ces 11 titres la plupart des premiers singles (Hope, Strange, Silences).
Et pour patienter sort le 7 décembre un double single, Hexx / Silences.
Bel exemple de ce rock épique et ébouriffant venu d’Ecosse.