Toujours à la poursuite des dernières découvertes avant les bilans de fin d’année…
Aujourd’hui cap sur la Norvège pour faire connaissance avec Electric Eye.
La Scandinavie est régulièrement explorée dans nos chroniques, habituées à profiter de belles chanteuses mystérieuses, de pop-folk pastorale ou d’électro chillwave ciselée. Mais cette fois, c’est plutôt le versant orienté du côté du psyché-rock qui retient notre attention. Car c’est de ça qu’il s’agit chez Electric Eye. Basés à Bergen, Øystein Braut (guitare, vocals), Njål Clementsen (basse), Anders Bjelland (claviers) et Øyvind Hegg-Lunde (drums) dégainent les guitares fuzz et l’orgue 60’s pour décliner des chansons oniriques et chargées d’intensité dramatique.
On attend Different Sun, leur deuxième album, pour le 5 fevrier 2016 chez Jansen Plateproduksjon. Il succèdera à Pick-Up, Lift-Off, Space, Time,paru en 2013. Le disque a été enregistré à Bergen en janvier 2015 dans des conditions dantesques, sous le déluge d’un ouragan qui frappait à cette période la côte ouest de Norvège, dans l’ambiance du vacarme du vent qui souffle, des murs qui tremblent, de ruissellements de pluie et d’éclats de tonnerre.
Pourtant, le premier single qui en est extrait, Bless, est très solaire. Il faut dire que ce morceau a été inspiré par un voyage en décapotable dans le désert Américain quelques mois auparavant. On est conquis par l’atmosphère de grands espaces de ce morceau, à la rythmique groovy très Madchester, avec sa basse ronde, le vibrato des accords d’orgue, les effets 3D des guitares aux boucles lysergiques hallucinées ponctuées tantôt par des petits riffs cristallins, tantôt par des temps forts quasi symphoniques. Le chant hanté de Øystein Braut tournoie comme un vent de sable, entêtant, désespéré. Un hymne somptueux pour accompagner une aride traversée du désert en rêvant à l’infini du cosmos.
L’invitation au voyage.