Encore un gros disque pour ce début 2016 : Painting With est le 11ème album d’Animal Collective et il va faire causer.
Il marque en effet une nette évolution du son des Américains, qui ont fait le choix d’un format nettement plus pop et accessible. Comme d’hab, les fans de la première heure hurleront à la trahison et les nouveaux auditeurs vont trouver ça formidable. Eternelle histoire …
Finalement cette nouvelle orientation est sans doute une bonne idée. Les dernières élucubrations musicales du groupe en 2012 avec Centipede Hz n’étaient parvenues à convaincre, ni les spécialistes érudits, ni le grand public, et constituaient un demi-echec.
Pour Painting With, Dave Portner (Avey Tare), Noah Lennox (Panda Bear) et Brian Weitz (Geologist) sont repartis sans Josh Dibb (Deakin), retrouvant ainsi la formule en trio à la base du chef d’oeuvre Merriweather Post Pavilion (2009).
Les nouvelles chansons sont conçues dans des formats plus courts, entre deux et trois minutes, essayant de retrouver l’esprit de concision et d’urgence des chansons des 50’s, des 60’s ou des Ramones. Instinctives, primitives, elles sont basées sur les rythmes et les voix, délivrant un concentré d’intensité. Lennox et Portner chantent en chœur à deux voix, évoluant dans deux tonalités et flux différents, qui s’enlacent et se séparent. Les harmonies des Beach Boys en version psychiatrique…
Car il y a toujours un brin de folie chez Animal Collective. Une audace artistique revendiquée autour de références historiques comme le mouvement Dada ou le Cubisme, dont ils s’approprient la volonté de déformer la réalité, de jouer sur les formes, les points de vue ou les sentiments.
Les 12 titres de Painting With ont été enregistrés à Asheville en Caroline du Nord et au Eastwest Studios d’Hollywood , là même ou jouèrent il y a longtemps les Beach Boys. Il sort le 19 fevrier chez Domino.