Illustration aujourd’hui du principe d’alternance qui structure nos chroniques : l’agilité de passer de l’actualité d’artistes majeurs à la découverte de musiciens plutôt méconnus , le tout évidemment avec un plaisir égal.
Mind Spiders est ce genre de découverte. Leur dernier single Cold est accueilli au sein de notre play-list avec autant de fierté que le dernier Kills ou PJ Harvey.
C’est un quartet texan, mais chez eux pas d’harmonica ni de guitare folk déglinguée de cowboy. Ils sont plutôt experts dans l’élaboration d’un mur du son à coup de guitares sculptées par les pédales d’effet. Cold est un gigantesque incendie post-punk qui illumine de ses flammes bleutées l’obscurité de la pop onirique. En un peu plus de 3 minutes, on est ébloui par le rideau de flammes des guitares incandescentes attisées par le courant d’air du sprint de la rythmique basse-batterie et dans lesquelles se consume une voix de fausset éraillée qui gémit des phrases incompréhensibles. Électrochoc garanti, mais avec en plus un aspect accrocheur, irrésistible.
Mind Spinders est apparu en 2011 entre Denton et Fort Worth, fondé par Mark Ryan sur les cendres du groupe punk mythique The Marked Men. Le chanteur-compositeur et guitariste était au départ seul aux commandes, jouant de tous les instruments sur le premier album. Puis un an plus tard pour Meltdown son successeur, il étoffe son backing-band avec un gang de desperados venus du garage-rock : le guitariste Stephen Svacina (Uptown Bums), Daniel Fried à la basse ( Bad Sports et Wax Museums), le clavier Peter Salisbury (Baptist Generals), et surtout la particularité de deux batteurs qui jouent ensemble (Mike Throneberry de the Marked Men et Gregory Rutherford de High Tension Wires). Enfin, en 2013 pour Inhumanistic, son troisième album en trois ans, le groupe se constitue en quartet avec Mark Ryan, Mike Throneberry, Daniel Fried et Peter Salisbury. C’est le line-up actuel.
Mind Spiders publient demain leur quatrième intitulé Prosthesis. Composé de huit titres, il a été enregistré à la maison, dans le tout nouveau home studio de Mark Ryan. C’est un beau déluge de décibels et de mélodies aux confins du psychédélique, du garage, de la science-fiction et du post punk.
Un no man’s land difficile à imaginer…
Sortie le 12 mars chez Dirtnap Records.