En ces temps d’actualité musicale (un peu) plus calme, c’est le bon moment pour s’intéresser au retour d’artistes qui comptent parmi les valeurs sûres.
Dans le cas de Sophia, on peut même presque parler d’un véritable revenant surgi du passé. Car le silence a duré pas moins de sept ans.
Petit rappel historique : Le trio Californien The God Machine est un des fleurons du noise rock des 90’s. En deux albums en 1993 et 1994, ils se hissent aux côtés de Nirvana, Soundgarden ou Alice In Chains. Hélas la disparition soudaine du bassiste Jimmy Fernandez, emporté par une tumeur cérébrale, met une fin définitive au groupe. Robin Proper-Sheppard, le chanteur et guitariste se lance alors dans la création d’un label, The Flower Shop Recordings et dans d’autres projets musicaux, The May Queens et surtout Sophia.
C’est sous ce nom qu’il enregistre 5 albums, de Fixed Water en 1996 à There Are No Goodbyes en 2009. Le sommet est atteint en 2004 avec People Are Like Season, un album où rayonne un song-writing délicat et intime, une pop crépusculaire hantée par sa voix déchirante, à l’image du somptueux single et presque tube Oh My Love.
Aujourd’hui, Sophia revient à la lumière de l’actualité, avec l’annonce d’un nouvel album. As We Make Our Way (Unknown Harbours) sort le 15 avril chez The Flower Shop. Il sera suivi d’une grande tournée Européenne. Enregistré à Londres en trio par Robin Proper-Sheppard (chant, guitares, piano, synthés), Sander Verstraete (basse) et Jeff Townsin (drums), il est mixé par Kenny Jones (The Smiths, Marianne Faithfull, Bombay Bicycle Club) et masterisé par Christian Wright (Blur, Radiohead, Franz Ferdinand).
Alors quel sentiment suscitent ces nouvelles chansons ? Réponse évidente : le bonheur ! Celui de retrouver les compositions de Proper-Sheppard à un niveau toujours très élevé. Sophia n’a rien perdu de son charme envoutant. Des chansons poignantes, qui se déploient avec lenteur et majesté, disséminant leur tristesse et leur nostalgie. Il l’annonce lui même : « retour à ce bel univers de tristesse et de chagrin ». Mais on ne perçoit pas non plus dans ce disque que du noir et des larmes. Ces nouveaux morceaux possèdent une force intérieure, une pulsation chaude et lumineuse qui les illumine et nous séduit immédiatement.
Et on se dit alors que le talent ne s’efface vraiment pas malgré les années qui passent. Welcome back Mister Proper-Sheppard !