Depuis 30 ans au moins, on nous annonce régulièrement la mort du rock. Les prophètes les plus sectaires et radicaux du rap, de la house, de l’electro, de la techno, de la drum’n’bass, du RnB et même du post-rock se sont relayés durant toutes ces années pour essayer de nous le démontrer. En vain. Car c’est toujours la même chose : au bout d’un certain temps on voit resurgir de manière inattendue des limbes de l’histoire un nouvelle incarnation du rock qui, sous la protection de la Sainte Trinité Guitare-Basse-Batterie, vient rafler la mise.
Prenez Franky Flowers par exemple. Dans la pure tradition électrique, ce trio Californien déboule à toute vitesse pour incendier notre play-list à coup de fuzz et de larsen. Ecoutez comme un plaisir coupable leur dernier single Corpse. Une intro lancée par un intrigant larsen annonce l’arrivée d’un brûlot surf-punk, bousculé par une batterie qui cavale à 220 BPM, nourri par les braises d’un duo basse guitare primaire et bouillant, et illuminé par des vocaux aux hymnes irrésistibles. C’est élémentaire, rugueux mais terriblement stimulant. Un univers musical qui se cale entre Blink 182, Buzzcocks et The Ramones, avec un petit côté solaire qui rappelle les méconnus Canadiens Hooded Fang.
Franky Flowers est basé à Los Angeles. Ils sont vraiment tout jeunes, encore au lycée. On les avait découverts avec le Blue Eyes E.P durant l’été 2014, puis réécoutés avec Sneakers il y a 6 mois. Corpse est co produit avec Tyler Fogerty (le fils de John Fogerty de Creedence Clearwater Revival) et semble annoncer un album dans le courant de l’année 2016, à confirmer.
La vidéo mise en ligne depuis quelques jours est bien à l’image de cette chanson sombre et morbide. Franky, Abe et Ellington sont filmés tout au long d’une errance urbaine, en train de faire du skate, de grimper sur des trains de marchandises ou de glander dans un cimetière.
Un électrochoc salutaire qui fait vraiment du Bien.