C’est un grand plaisir d’assister au retour de Stephin Merritt et de sa bande des Magnetic Fields.
Ce vénérable groupe Américain (leur premier album date de 1991 !) nous revient avec un nouvel album : « Love at the bottom of the sea » qui sortira le 5 mars. Ils reviennent aussi sur scène avec une vaste tournée en 2012, commencée aux USA (souvent à guichets fermés) via South by south west pour enchainer avec l’Europe.
Pour ce nouvel opus, ils ont remisé au placard le folk à guitare de leur « trilogie sans synthé » (les albums parus depuis 2004 « I », « Distortion » et « Realism ») et sont revenus à des arrangements plus habituels mêlant instruments acoustiques et synthétiques, ingrédients du succès du groupe avec le mythique « 69 songs » de 1999.
Les chansons, qui font toutes moins de trois minutes, ont été enregistrées à Los Angeles, San Francisco et New York, avec les complices habituels de Merritt : Claudia Gonson, Sam Davol, John Woo, Shirley Simms, Johny Blood et Daniel Handler.
Stephin Merritt est vraiment un personnage à part dans le monde du rock de ces 20 dernières années. C’est un touche à tout qui passe de la pop des sixties à celle plus synthétique des années 80, puis à la country ou au folk. Dilettante aussi, multipliant les projets parallèles qui n’aboutissent jamais. Fragile enfin, souffrant d’hypersensibilité au bruit il est contraint de porter des bouchons quand il joue ou de se protéger les oreilles quand le public applaudit.
Est-ce pour ça qu’il a souvent fuit le succès ? Lui qui déclarait « Mon boulot est d’écrire les chansons, pas de les vendre » a toujours fait preuve d’une grande humilité, dissimulant ses chansons d’amour derrière une pop éclectique et minimale, érigeant la lose en art de vivre.
Pour ce nouvel album, il a écrit comme toujours des chansons d’amour, mais il aborde aussi de manière malicieuse les codes et les genres, comme dans cet « Andrew in Drag »