C’est évidemment l’EEEEEvènement de la semaine : la présentation du premier morceau d’ARCADE FIRE extrait de « Reflektor », quatrième album à paraitre le 29 octobre chez Merge.
On était vraiment impatient d’entendre des nouvelles de celui que l’on peut considérer comme « le meilleur groupe du monde », ne serait-ce que pour ses prestations live de très très haut niveau.
Depuis « Abraham’s Daughter » on savait les Canadiens en studio avec James Murphy (LCD Soundsystem). L’enregistrement de leur quatrième album a été mis entre parenthèses au printemps, le temps pour Régine de donner naissance à son premier fils. Depuis le suspens avait repris. Annonce mystérieuse via les réseaux sociaux de la sortie de « Reflektor » (l’album) le 29 octobre. Puis nouvelle annonce de la sortie d’un premier single le 9 septembre. « Reflektor » (le single) est désormais sorti, sous la forme d’un long clip de plus de 7 minutes.
C’est forcément la surprise car il marque une nette évolution musicale. Arcade Fire a sorti la boule à facettes (visible à de nombreuses reprises dans la vidéo) pour illuminer un titre qui sonne franchement disco. Aïe : les fans de la première heure sursautent … Mais qu’ils soient rassurés : si les premières mesures de « Reflektor » évoquent les bongos de Cerrone ou les arrangements basse-synthé de Georgio Moroder, la chanson évolue rapidement dans un autre monde.
Patiemment ajoutés et épaissis, les arrangements voient apparaitre des accords de claviers et de cordes denses, un magnifique chant en alternance entre Regine Chassagne et Win Butler qui ouvrent les vannes d’un torrent épique, dont la force et la beauté constituent l’essence de la musique d’Arcade Fire, celle qui nous bouleverse depuis leur premier album en 2004. Et alors qu’un surprenant gimmick de guitare solo vient brillamment ponctuer les chorus, le morceau est une lente montée crescendo en intensité et en tension. C’est à la fois noir et puissant.
Les Canadiens avaient déjà entrouvert la boite à dance-music sur The Suburbs, avec « Sprawl II (Mountains Beyond Mountains) ». Mais maintenant, sous les manettes de James Murphy, grand maitre de ce son disco-funk recyclé via l’electro-pop moderne, ils explorent beaucoup plus loin un monde de dance-music universelle, grave et belle, dont les astres de 2013 se nomment Daft Punk ou Foals.
Il faut bien entendu ajouter Arcade Fire à la liste de ces grandes illuminations de l’année.