Il était une fois au siècle dernier, durant l’été 1995 précisément, deux groupes formidables. Mais hélas leur rivalité artistique avait été exacerbée et attisée par l’ensemble des journalistes musicaux Anglais et était devenue une véritable guerre pour savoir lequel des deux serait le roi du monde de la Britpop.
Je veux parler de « The battle of britpop » cet affrontement terrible et légendaire entre OASIS et BLUR, presque aussi célèbre que celui des années 60 entre Beatles et Stones. D’un côté les bad boys de Manchester, déjantés, crâneurs et provocateurs, qui enfilaient les tubes avec « Supersonic », « Live Forever » ou « Wonderwall » et incarnaient une imagerie rock n’roll sulfureuse. De l’autre les gentils BLUR, Londoniens, plus arty et mélodiques, plus clean et pop, avec eux aussi une ribambelle de hits « Popscene », « Girls and boys » ou « Country life ».
Sans chercher à donner le nom du vainqueur, on peut quand même se rappeler que nous étions beaucoup à penser que Oasis serait le futur du rock, et Blur une étoile brillante, mais filante dont l’éclat disparaitrait dans les abimes de la longue histoire du rock.
Et nous avions tout faux ! 17 ans après, le gang des frères Gallagher a connu de multiples ratés, discographiques, familiaux, psychiatriques pour finir par une explosion en plein vol à Rock en Seine en aout 2009 .
Et pendant ce temps là le soi disant mièvre Damon Albarn s’est transformé en personnage majeur des musiques actuelles. Il n’a pas cherché à prolonger l’aventure Blur resté sans inspiration musicale après l’album« Think Tank » en 2003. Par contre il a rayonné sur le monde rock au sein de projets kaleidoscopiques : le carton commercial GORILLAZ avec Jamie Hewlett, la musique Africaine avec « Mali music » au profit de l’ONG Oxfam, les supergroupes The Good, the Bad and the Queen et Rocket Juice & the Moon, des musiques de film, un opéra Chinois, et pour finir un opéra sur John Dee. Une démarche artistique audacieuse, teintée d’un humanisme farouche, et menée avec classe et sobriété.
Pour 2012, à l’occasion des J.O de Londres, BLUR (Albarn aux claviers et au chant, Graham Coxon à la guitare, Alex James à la basse et le batteur Dave Rowntree) nous revient avec deux nouveaux morceaux, « Under the Westway » et « The Puritan » .
Si le premier ne nous convainc pas avec son côté hymne de stade à la « Hey Jude – We are the world », le deuxième est bien plus séduisant : une petite cavalcade rythmique sautillante et syncopée pour attirer l’attention, puis le morceau se développe avec emphase, ponctué par un gimmick entêtant de synthé, décalé et jouant sur la dissonance, et on entend la qualité mélodique de toujours, caractéristique constante chez Blur et qu’on apprécie encore à sa juste valeur.
Il semble que le groupe a enregistré plusieurs titres supplémentaires pour un album mais rien n’est encore joué. Feuilleton à suivre …