Comme un parfum d’expo de peinture. ..
Ultimate Painting renvoie bien à une œuvre du collectif Drop City, une des premières communautés artistiques hippie, qui vivait en 1965 dans des huttes en forme de dômes métalliques, implantée en rase campagne dans le sud du Colorado. Pourtant c’est de musique dont il s’agit. Sous ce nom très référencé se cachent deux musiciens habitués à notre Musical Box : James Hoare de Veronica Falls et Jack Cooper de Mazes.
Après une rencontre lors d’une tournée live commune, leur projet parallèle a pris forme d’abord avec des démos plus ou moins réussies, puis par un premier single, paru au mois d’aout, simplement nommé Ultimate Painting. Ils fonctionnent exclusivement en duo. Tous deux chantent et jouent des guitares. James Hoare joue de la basse et Jack Cooper de la batterie. Le résultat est une pop fragile et pastorale, aérienne et légère, qui ravit immédiatement.
Après le bon accueil réservé au single, c’est désormais l’enchainement avec l’arrivée de l’ album. Baptisé lui aussi Ultimate Painting et paru chez Trouble In Mind, il confirme tout le bien qu’on pensait du E.P. Le duo est fermement ancré dans une pop-indie très classique, héritière du Velvet Underground et disséminée ensuite au cours des années de l’histoire du rock (Young Marble Giants, Sarah Records, Real Estate). Ce n’est pas étonnant au vu du CV des deux musiciens car tant Veronica Falls que Mazes sont des groupes avec des démarches artistiques plutôt nourries par le passé, indie C86 ou post-punk.
Les chansons d’Ultimate Painting se situent logiquement dans cette filiation de perfect-pop délicate, équilibrée, ou chaque arrrangement est à sa place. Personne ne gonfle ses muscles, ne pousse les potards des effets à fond pour masquer l’essentiel : une qualité d’écriture humble et brillante, traduite dans des harmonies vocales détendues.
Une musique apaisée et automnale.