Encore une découverte pointue aujourd’hui. Un truc pas facile à écouter qui change du paisible ronronnement convenu de la musique mainstream.
Mazes est un trio Anglais, formé à Manchester en 2009. Hasard du calendrier de nos articles, ils figurent sur Fat Cat records, le même label que The Twilight Sad, les Ecossais de notre précédente chronique.
Wooden Aquarium est leur troisième album. Après Ores & Minerals paru en février 2013 et auto-produit à domicile, Conan Roberts, Jack Cooper et Neil Robinson ont choisi de changer de cadre . Ils effectuent une traversée de l’Atlantique pour se rendre à Cornwall, au nord de New York, enregistrer en compagnie de Jonny Schenke, le producteur de Parquet Courts. Les conditions climatiques s’y révèlent dantesques . Victimes d’une tempête de neige, les trois Anglais se retrouvent bloqués pendant 15 jours dans le studio, obligés de déneiger les accès à la pelle et surtout de jouer dans des conditions rigoureuses et studieuses, privés de distractions aux alentours.
C’est peut-être cette force des éléments qui imprègne leur musique. On ne rigole pas trop chez eux. Les mélodies plutôt bien fichues sont frottées au papier de verre d’une classique formule guitare-basse-batterie. Les accords et les rythmiques sont simples et entêtants. Le son pourtant ample est sali et recouvert de poussière. Une destruction sonore, une fragilisation qui pose Mazes dans l’intervalle situé entre The Fall et Jonathan Richman. Forcément Parquet Courts n’est pas très loin non plus, mais on pourrait aussi citer à leur égard un paquet de groupes post-punk Anglais.
Encore un bel exemple de convergence entre le meilleur des deux côtés de l’Atlantique, ici entre Brooklyn 2014 et Manchester 1982.
Wooden Aquarium sort dans cinq jours.
Urgent et cinglant.