A leur tour d’affronter le fameux syndrome du deuxième album…
Eagulls s’apprêtent à sortir courant 2016 le successeur de l’éponyme Eagulls, brillant premier album qui figurait dans le top 100 des bilans de fin d’année 2014. Un disque de post-punk sauvage et incendiaire dont l’urgence et la colère érigeaient alors ce groupe de Leeds en dignes héritiers de My Bloody Valentine ou Killing Joke, dont ils reprenaient d’ailleurs Requiem sur la B-Side de leur single Nerve Endings. Plutôt du lourd donc.
Place désormais à une certaine légèreté. La sortie de Lemontrees, premier single extrait de leur second album, dont le nom n’a pas filtré pour l’instant, surprend par l’évolution très nette du son du groupe vers un monde musical plus hospitalier, moins brut et castagneur. On y entend une basse de cathédrale et des guitares délicates, échappées de la noyade dans la reverb, qui galopent sur un tempo ternaire aérien, tissant des nuages noirs de brume cotonneuse et non plus un mur du son infranchissable comme par le passé. On pense à The Chameleons, à The Cure ou aux Smiths. Le chant de George Mitchell gagne en confiance et en solidité et ose les notes d’un bel hymne épique. Le résultat d’ensemble est immédiatement accessible, convaincant et universel. Voilà une chanson catchy et audacieuse. Un véritable tube (rock quand même …) qu’on aurait jamais imaginé trouver chez eux un jour, et qui souligne l’énorme progrès accompli en deux ans.
Pas de date précise pour l’instant, mais on se prend d’impatience à l’idée de découvrir la suite, qui paraitra chez Partisan Records (Sylvan Esso, Torres).
Eagulls est un quintet de Leeds, fondé en 2009 par le guitariste Mark Goldsworthy et le batteur Henry Ruddel, puis complété ensuite par l’addition du bassiste Tom Kelly et du second guitariste Liam Matthews. Enfin la dernière pièce du puzzle est le chanteur George Mitchell.