Une décennie déjà ! Dix ans se sont écoulés depuis la décision prise par Jason Lytle de mettre fin aux épatants Grandaddy. Leur retour constitue donc une bonne surprise et une vraie grande nouvelle !
Les Californiens ont mis en ligne deux nouveaux morceaux : Way We Won’t et Clear Your History. Après avoir repris le chemin des concerts pour quelques dates cet été, ils annoncent également un nouvel album à suivre sur 30th Century Records, le label de Danger Mouse. « Grandaddy a toujours été un de mes groupes préférés » a récemment déclaré le célèbre producteur.
Il n’est pas le seul. Pour beaucoup d’entre nous, Grandaddy est un groupe majeur de la fin des 90’s et du début des 00’s. Inclassable, le quintet de Modesto, constitué de Jason Lytle (chant, guitare, claviers), Kevin Garcia (basse ), Aaron Burtch (batterie), Jim Fairchild (guitare) et Tim Dryden (claviers) a su résoudre l’équation savante lui permettant d’associer dans un même style pop, rock, folk, prog, psychedelique, country, grunge et space rock (liste non exhaustive, on en oublie sûrement … ) dans une cohérence parfaite, une harmonie pleine d’émotions et d’humour. Leurs trois premiers albums, Under the Western Freeway (1997), The Sophtware Slump (2000) et Sumday (2003) sont des valeurs sûres dans lesquelles on peut se replonger à chaque fois avec bonheur.
Leur dernier disque à ce jour est Just like The Fambly Cat, en mai 2006, juste après leur séparation, provoquée à l’époque par les causes habituelles : surmenage des tournées incessantes, déception du manque de rentrées financières malgré un succès d’estime, abus en tout genre … Il faut y ajouter la grande fragilité de Jason Lytle, personnage hyper-sensible et fragile. Après la dissolution du groupe, le chanteur avait quitté Modesto pour se réfugier dans le Montana. Il avait réalisé deux albums solos, plutôt ternes et dispensables, sortis en 2009 et en 2012. Durant ce long et sombre break de Grandaddy une seule éclaircie est à signaler, en 2012, lorsque le groupe est remonté sur scène à la fin de l’année pour quelques festivals et le ravissement de ses fans.
Ce qui est étonnant avec ces deux nouvelles chansons, c’est qu’elles repositionnent les Californiens exactement là où on les avait laissés il y a 10 ans. Way We Won’t est dans la lignée de Crystal Lake ou Now It’s On. Un mid-tempo soutenu par la guitare rythmique sur lequel la voix de falsetto de Lytle déroule une belle mélodie triste et fragile, égayée par des notes bancales de claviers cheaps. Un mix parfait de bonheur et de nostalgie, de lumière et de ténèbres.
Un plaisir retrouvé et garanti qui nous fait applaudir chaleureusement le retour de Jason Lytle et ses copains.