Quand les membres d’un groupe bien connu mènent des projets en parallèle, il s’agit souvent d’aventures musicales peu palpitantes qu’on suit finalement d’une oreille distraite et vite lassée.
Dans le cas de Rostam Batmanglij, clavier, guitariste et co-chanteur de Vampire Week-End (il a écrit « Diplomat’s son » sur l’album Contra), c’est l’opposé. Sa démarche est intéressante et devient vite captivante.
C’est un grand spécialiste des « side projects » : Discovery , Boys like us, « All summer » pour la marque Converse avec Kid Cuti et Beth Consentino (de Best Coast), voire des remix perso de titres de Vampire Week-End comme « Campus » avec un quatuor à cordes. Mais c’est sous le nom de Rostam qu’il est le meilleur.
Après avoir commis un premier E.P (« Wood »), il récidive avec ce deuxième single : « Don’t let it get to you ».
Il y dévoile son talent de producteur : rythmique très en avant sous la forme de percussions en boucles d’intensité croissante, chant trafiqué par des effets de distorsion à la beauté glacée, et entrelacs de synthés où on reconnait (de temps en temps) le son de Vampire Week-end.
Depeche Mode rencontre les Tambours du Burundi : les machines synthétiques monstrueuses et robotiques s’accouplent à des percussions organiques et primitives.
A la fois magnifique et novateur.