Retour obligatoire sur le nouvel album de Vampire Weekend.
Il y a deux mois, nous vous faisions part de nos doutes sur ce disque dont les premiers titres semblaient pour le moins inquiétants, en particulier le très lourdingue et dispensable single « Diane Young ».
Et bien c’est une bonne nouvelle : « Modern Vampires of The City » est un excellent troisième album, et on peut déjà parier qu’il figurera dans les premiers lors des classements de fin d’année!
Vampire Weekend franchit haut la main l’épreuve du troisième album dans laquelle bon nombre de leurs collègues jeunes-rockers-propulsés-au-firmament-dès-le-premier-album se sont fracassés de leur nuage doré pour sombrer dans les ténèbres des oubliettes éternelles.
Ils n’ont pas cherché à reproduire leurs premiers albums en recyclant la délicieuse pop Africaine et branchée de « Vampire Weekend » en 2007 où l’énergie synthétique et hip hop de « Contra » en 2010.
Ce nouvel album est très nettement marqué par une volonté d’évolution et de progression. Vers quoi ? Une caractéristique essentielle de « Modern Vampires of the City » est la MATURITE. Les jeunes preppies vifs et sautillants des débuts se sont métamorphosés avec les années en un groupe plus sérieux et solide. Bien sûr en entend toujours cette inspiration Africaine et word-music habituelle chez eux, mais déclinée sur un mode paisible et serein. Les tempos se sont nettement ralentis. Les compositions si denses auparavant laissent apparaitre de l’espace et du temps dans leur trame musicale.
Produites par le très bling bling Ariel Rechtshaid (Usher, Major Lazer), les chansons sonnent quand même justes et bien moins surproduites que sur « Contra ». Les orchestrations sont magnifiques, avec des sons de piano, de clavecin ou de cordes superbes. Les thèmes des chansons sont plutôt méditatifs et sombres, autour de la mort, de l’espoir ou de la foi. Ce qui n’empêche pas une délicatesse et une fulgurance dans les mélodies, tantôt touchantes, tantôt carrément tubesques. Le binome Ezra Koenig + Rostam Batmanglij fonctionne parfaitement avec l’intelligence et l’érudition de l’un et la qualité de musicien et d’arrangeur de l’autre.
Au fil des écoutes, chaque morceau dévoile ses charmes cachés derrière des chœurs célestes, ou ses trouvailles sonores savamment orchestrées. Le disque est une mine d’or dont les pépites se nomment « Hannah Hunt », « Step », « Everlasting Arms » ou le très oriental « Ya Hey ».
Nous avons devant nous un disque majeur de l’année 2013. Gloire à nos vampires préférés !