Ces derniers mois, Dave Sitek a beaucoup plus fait parler de lui comme producteur qu’en tant que musicien. CSS, Beady Eye et surtout Yeah Yeah Yeahs ont pu profiter de ses (grands)talents de mixeur-réalisateur de sons, alors qu’on avait peu de nouvelles de son groupe TV On The Radio.
C’est donc avec curiosité que l’on prête l’oreille au nouveau titre de TV On the Radio : « Mercy ». D’autant qu’aucun album n’est annoncé pour l’instant.
Sorti sur Federal Prism, le label de Dave Sitek, c’est le premier single depuis l’album « Nine Types of Light » en 2011, année-choc pour le groupe avec la perte de leur bassiste Gerard Smith à la suite d’un cancer du poumon.
Désormais TV On The Radio évolue avec les quatre restants : Tunde Adebimpe le chanteur, Kyp Malone (basse, guitare et synthés), Jaleel Bunton (Batterie, Guitare, Synthés) et donc David Sitek (Guitare, Samples, Programing, Cuivres). On a affaire à de brillants poly-instrumentistes qui jouent une musique vraiment pas comme les autres : rock ? pop ? new-wave ? funk ? Un peu tout ça à la fois, à l’image de la richesse de leurs influences revendiquées : le post punk (Wire, Bad Brains, Pixies), le funk (Prince, Earth Wind & Fire) et même carrément la pop avec Gainsbourg ou Nancy Sinatra.
« Mercy » apparait moins aventureux que leurs disques précédents. Sur un tempo rapide et carré, l’efficacité l’emporte sur l’expérimentation. Une ligne de basse monocorde et quelques accords de guitare plus loin on se retrouve avec une chanson quasi power-pop, énergique et mélodique, où Tunde Adebimpe clame avec maestria qu’il veut « sauver son âme ». Le phrasé et le timbre de voix évoquent Kele Okereke , frontman de Bloc Party, un autre groupe qui sait comme TV On The Radio associer le rock avec la dance music, la puissance avec le mystère, le chaud et le froid. « It burns so cold ». C’est ce qu’ils chantent dans le refrain.
Car c’est la grande force de « Mercy » : une façade de tube très chaleureuse et radiophonique, mais dont l’intérieur s’avère froid et inquiétant. L’idéal pour contaminer insidieusement la musique mainstream des charts .