Flashback. Décembre 2006. Au moment des bilans de fin d’année, un disque fait l’unanimité dans les classements : « The Trials of Van Occupanther », le deuxième album de MIDLAKE. Tout le monde tombe sous le charme de ce bijou de soft-rock délicat, en particulier le bouleversant « Roscoe ».
Petit rappel :
Midlake vient de l’autre côté de l’Océan Atlantique. Précisément de Denton au Texas. Leur éclosion se fait sur l’épatant label de Simon Raymonde, Bella Union, convaincu par la démarche audacieuse de ce groupe qui n’hésite pas à citer des sources d’inspiration plutôt éclectiques : Radiohead, Jethro Tull, Bjork ou Grandaddy !
Après un premier album assez confidentiel, le décalé et psychédélique « Bamnan and Slivercork » en 2004, c’est en 2006 la consécration avec « The Trials of Van Occupanther » et ses mid-tempos harmonieux, très Californiens, à la manière du Fleetwood Mac de la grande époque. Il faut ensuite attendre quatre longues années pour les retrouver en 2010 avec le troisième album. « The Courage Of Others », qui marque une évolution vers un style plus apaisé encore et penche du côté du brit-folk des 70’s.
Depuis c’est la traversée du désert. Tim Smith, le chanteur emblématique, a décidé l’an passé de quitter le groupe. C’est le guitariste Eric Pulido qui chante désormais à sa place. Les chœurs sont assurés par le bassiste Paul Alexander. Deux nouveaux musiciens sont arrivés : le guitariste Joey McClellan et Jesse Chandler (claviers et flute), en plus des anciens Eric Nichelson (guitare) et McKenzie Smith (batterie). Gros chambardement !
Ce quatrième album est un nouveau début. Il parait le 4 novembre et s’intitule « Antiphon ». On se contente pour l’instant d’écouter le morceaux éponyme, diffusé en avant-première. Alors que penser de ce « nouveau Midlake » ?
« Antiphon » est une très belle chanson, dans laquelle on retrouve l’essence des Texans : harmonies vertigineuses, écriture ambitieuse, arrangements sophistiqués et brillants. Peut-être un peu trop justement. A force de montrer leur virtuosité ou d’exhiber la richesse des orchestrations, ils perdent en émotion et suscitent moins d’empathie. C’est une glissade vers le jazz-prog-rock des 70’s (Soft Machine) qui, certes impressionne mais ne bouleverse plus.
On ne va quand même pas leur reprocher de continuer à avancer et tracer leur chemin …