La curiosité du jour : « Eden » de Ben Kahn ou quand les guitares se réconcilient avec l’Électro.
Explication : on a souvent tendance à opposer les musiciens électro ou dubstep revêtus de leurs blouses de laborantins en recherches synthétiques face aux rockers à guitares plus rustiques et sauvages. La cohabitation n’est en effet pas assurée à l’avance entre les fans de Jimi Hendrix et au hasard, ceux de James Blake. Dans l’histoire du rock on se souvient pourtant comment le hip hop qui répugnait tant à utiliser les instruments traditionnels finit par accueillir à bras ouvert Aerosmith chez Run-DMC le temps d’un « Rock this way », ou des Beastie Boys détournant le hard-rock pour leur mythique « Licensed to ill ». De purs moments de bonheur et de communion loin des partis pris, mais jusqu’ici, cet accouplement sonique entre guitares et machines n’était pas chose permise dans le monde exigeant du dubstep.
Voici celui par qui tout change, Ben Khan.
Ce mystérieux jeune producteur Londonien, vaguement remarqué en juillet avec son premier single « Drive (part 1) », enchaine en publiant un successeur époustouflant. Dans ce « Eden » c’est la guitare qui domine. Elle gémit, se cabre, explose et répand ses riffs sur un tempo syncopé de drum machine et de synthés angoissants pur funk-R&B. Ce sont des samples bien sûr, mais qui atteignent un niveau d’organicité incroyable, proche parfois du barrissement de l’éléphant. C’est Jimmy Page ou Eric Clapton accompagnant Grimes.
Et ce qui pourrait ressembler à un gag se révèle une véritable tuerie, un hit énorme qui, n’en doutons pas, va contaminer et conquérir une à une les plays lists de toutes les radios de la planète.
C’était déjà depuis quelques jours dans notre radio program du soir. Le voilà désormais dans la lumière de cette chronique, vite vite, avant de l’entendre partout …