Il faut quand même bien qu’on vous parle un jour de « Static » le deuxième album de Cults.
Vous connaissez le principe de notre Musical Box, rappelé en exergue sur la page d’accueil : « Ce que l’on aime et ce que l’on aime pas, mais surtout ce que l’on aime ! ».
C’est la raison pour laquelle ce n’était pas la grande motivation pour présenter les dernières parutions en date de Cults. On n’était pas convaincus par « I Can Hardly Make You Mine », le premier single sorti il y a quelques semaines en avant-première de l’album. Ce qui constituait le charme de ce duo New Yorkais devenu notre chouchou en 2011 au point de figurer dans le best of de l’année s’est évaporé. Exit la classe et la délicatesse de leur electro recyclant dans une version moderne la pop sucrée des sixties. Place à l’artillerie lourde façon Tame Impala, avec guitares et reverb poussée à fond et au final un banal pastiche de pop 60’s assez dispensable. A vous de voir, ou plutôt d’écouter, pour vous faire votre idée :
Donc pas trop envie d’écrire sur Cults, surtout pour déverser des propos acides. Et puis au bout de quelques semaines l’album « Static » à fini par sortir. Et après des écoutes très prudentes et sur la réserve, on se dit que c’était plutôt malin de patienter avant de dégainer les armes de destruction car il s’agit d’un disque finalement très réussi.
« Static » est produit par Shane Stoneback (Sleigh Bells, Vampire Weekend) et Ben Allen (Gnarls Barkley, Animal Collective, Youth Lagoon).
Le résultat est un changement net d’ambiance musicale par rapport au début album « Cults » de 2011. Les claviers cristallins, les séquences purement synthé/boite à rythme/chant très Lynchiennes et les xylophones enchanteurs ont disparu. A leur place apparaissent des rythmiques basse/batterie lourdes et plus acoustiques (High Road, We’ve got it), des sons d’orgue ou de piano plus organiques (Almost Forever ou No Hope). On entend aussi dans « Static » d’épatants mantras funkoïdes (Were Before, sublime), des symphonies psychédéliques et shoegaze (So Far, Keep Your Head).
Une fois digéré le décalage flagrant par rapport à ce qui avait séduit dans le premier album, il est facile de se laisser emporter par ce torrent de nouvelles chansons, peut-être moins sirupeuses et surprenantes qu’en 2011, mais souvent poignantes, chargées d’une grande émotion et qui atteignent une densité musicale incomparable.
Et on se dit que dans cinq ans on réécoutera peut-être plus les morceaux de « Static » que de son prédecesseur « Cults ». Qui sait ?