Et non Vanke ! Brooklyn n’est pas l’unique cible de mon radar de détection musicale ! Elargir le faisceau de ses recherches est même indispensable, si on veut connaitre le plaisir de nouvelles découvertes qui se distinguent de la brillante avant garde New Yorkaise.
Cap sur Philadelphie par exemple. C’est le berceau du fameux Philly Sound des 70’s, bande son soul-funk torride des déflagrations hormonales de mon adolescence. Mais c’est aussi la ville d’où provient un de mes disques de chevet actuels : Cheerleader.
Autant vous prévenir tout de suite, c’est une découverte assez pointue pour laquelle les infos ne courent pas les rues. D’ailleurs, si vous tapez sur votre moteur de recherche habituel « Cheerleader, Philadelphia », voilà le résultat :
Voici donc des infos plus pertinentes. Cheerleader est un quintet. A son origine deux copains, Chris Duran (chant et guitare) et Joe Haller (guitare), partis du Connecticut jusqu’à Philadelphie, où ils structurent le groupe avec Paul Impellizeri (basse), Josh Pannepacker (batterie) et Carl Bahner (claviers).
Ce sont vraiment de tout nouveaux venus, même pas signés par une maison de disque, qui n’ont pour l’instant à leur actif qu’une demo de trois titres. Ce n’est pas grand chose, et d’ailleurs, est-ce que ça vaut bien la peine de s’emballer pour Cheerleader ?
La réponse est oui, évidemment.
Il suffit de prêter l’oreille à la parfaite Do What You Want. Malgré une production lo-fi, démo l’oblige, on craque instantanément sur sa mélodie paisible et chaleureuse, sifflotée sous un soleil de fin d’hiver pendant que les guitares acoustiques et électriques lui brodent un habit de lumière somptueux et en font une pop-song classique et intemporelle.
On pense forcément à leurs voisins de Philadelphie The War On Drugs et Kurt Vile, et par conséquent au meilleur R.E.M, mais dans une démarche plus ouverte vers le grand public, plus pop. Le groupe n’hésite pas à citer des influences très variées allant de Wu Tang Clan et Haim jusqu’aux Pixies, Beach Boys ou Radiohead.
Leur prochaine étape est le rituel de passage obligatoire du festival SXSW à Austin. Et l’espoir de sortir un premier album durant l’année 2014.
Bien avant tout le monde, on vous avait présenté Alt-J à l’époque où ils n’avaient produit que quelques demos sur le net. Est-ce que Cheerleader suivra le même chemin vers la gloire ? Peut-être pas, mais ils constituent déjà la preuve qu’il est possible avec un peu de curiosité, de découvrir des chansons magnifiques et totalement inédites, en dehors des circuits officiels et du matraquage orchestré par les major compagnies.
Une belle récompense pour nous. Et de grands espoirs pour Cheerleader.